Simple et gourmande, la cuisine servie au Café de la Panacée, dans le patio arboré du MO.CO., est une symphonie de petites attentions.
Le centre d’art s’articule autour d’un vaste patio paysagé que l’on rejoint depuis l’entrée ou par les galeries. Côté restaurant, à l’intérieur, la séduction des matières naturelles (dans le vestibule, mobilier modulable en bambou signé du designer Sébastien Cordoleani en collaboration avec la société Tolix, sièges au dossier en cuir créés par Ciguë, sur le modèle de la chaise d’écolier Mullca 510, luminaires en liège, etc.) s’allie à la géométrie d’une structure de travées en bois et métal évoquant une canopée légère ou la coque renversée d’un navire (1024 architecture). L’espace est clair, les circulations fluides.
À midi, la carte comporte deux entrées et trois plats : une viande, un poisson, une proposition végétarienne. Elle est renouvelée toutes les deux semaines, rythme qui impose à la chef Marie Gonzalez et à son équipe une recherche et une créativité constantes. Avec parfois des audaces, comme cette glace au foie de volaille servie en entrée, avec une touche de framboise et un bouquet de mâche. Passée cheffe il y a quelques mois – elle officiait en tant que second de cuisine –, Marie Gonzalez a affiné lors ses voyages en Asie son goût des épices, apprenant à maîtriser les sauces au sésame et au soja, à doser le gingembre ou le curry pour relever des mets aux saveurs franches. Elle revendique une cuisine simple et gourmande : ainsi de ce bol d’orge perlé mêlé de grains de raisin, de noix de cajou, de patate douce et de feta (dessalée et à peine rôtie), liés par une vinaigrette à l’aneth, pleine de fraîcheur, tout comme ce condiment au citron confit en touche finale. Plus que par des plats signatures, le style de Marie Gonzalez se caractérise par de petits détails exquis, tels ces micro-pousses (issues d’une entreprise de permaculture locale) dont elle agrémente ses recettes. Avec le poisson, elle privilégie ainsi la bourrache et la capucine, tandis que ses desserts se marient à la saveur de pousses d’hibiscus ou, plus étonnant, de filaments de chou pakchoï aux notes fraîches et terreuses.
Le cadre exceptionnel qu’offrent la grande salle et son superbe patio arboré suffirait déjà à faire de cette adresse l’une des plus recommandables de la ville. La programmation impeccable du centre d’art, la population mélangée qui le fréquente (résidents de la cinquantaine de chambres universitaires à l’étage, habitués du quartier, visiteurs de passage, etc.) ou la cuisine inventive, tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce café the place to beà Montpellier, de midi à une heure du matin.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Tout l’art est dans le détail
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°768 du 1 octobre 2023, avec le titre suivant : Tout l’art est dans le détail