PARIS
Situé au cœur de Paris, le café-restaurant de Lafayette Anticipations constitue un cadre idéal pour une pause déjeuner arty.
Comment ouvrir plus largement le bâtiment de Lafayette Anticipations sur le quartier ? C’est pour répondre à cette question que son rez-de-chaussée a été rénové et réaménagé en 2022, afin de créer un espace de circulation où le public puisse flâner librement, entre les rues adjacentes, le café-restaurant, la boutique-librairie et les expositions en cours dans les étages. La possibilité de présenter des œuvres d’art, notamment issues du Fonds de dotation Famille Moulin (propriétaire des Galeries Lafayette), était au centre de la réflexion. Des cimaises en acier galvanisé et aluminium vibré, pour rappeler l’architecture de Rem Koolhaas, ont ainsi été introduites dans le décor, dont le mobilier (à l’exception des chaises Frama) a été dessiné sur mesure par les studios d’architecture Ūti et Hugo Haas : tables en bois asymétriques, lampes en acier noir et banquettes en simili cuir fauve pour réchauffer l’atmosphère.
Avec une carte courte, des chef(fe)s invité(e)s) en résidence – en ce moment, Alina Prokopenko –, des recettes simples, saines et savoureuses (riche plat de sarrasin et champignons à la crème et au parmesan, délicieux beignets de carotte au bacon, succulentes figues caramélisées au thym servies avec une pointe de chèvre et quelques tranches de pain au levain, etc.), la formule de cette cafet’ haut de gamme convainc au déjeuner, où elle s’agrémente d’une sélection de vins nature. En journée, le lieu fonctionne comme un salon de thé : sélection éthique et durable signée de la maison Artéfact, chaï de rigueur et mélange de café spécialement créé par une brûlerie parisienne. Mention spéciale pour le pain perdu servi avec des prunes marinées épicées et une crème fouettée de brebis, un dessert aussi généreux que régressif.
Béton ciré et poutres d’acier, le bâtiment cultive une esthétique industrielle qui rappelle son origine, celle d’un entrepôt construit au XIXe pour le BHV. Reconvertie en espace d’exposition et en « laboratoire de création », l’adresse doit cependant convaincre les profanes d’en franchir le seuil. La cuisine ronde du café-restaurant Mātēr y contribue, de même que l’accrochage (en ce moment des photographies du génial et radical Steven Pippin), mais il manque au lieu, ouvert de tous côtés, une intimité qui invite à s’y retrouver. On reviendra cependant pour découvrir les nouvelles œuvres installées mi-octobre dans le restaurant, produites par la plasticienne Chloé Royer, connue pour ses sculptures au rendu très charnel.Café-restaurant Mātēr.
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Rendez-vous dans le Marais au café Mātēr
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°769 du 1 novembre 2023, avec le titre suivant : Rendez-vous dans le Marais au café Mātēr