FRANCE
Politique culturelle. L’Éducation artistique et culturelle (EAC) va enfin prendre corps.
Jusqu’à présent, on en parlait sans savoir vraiment à quelle réalité concrète elle renvoyait. L’EAC fait partie de ces politiques publiques qui font l’objet d’un consensus mou, sur le mode « cela ne peut pas faire de mal aux enfants ». Aujourd’hui, les piliers sont en place pour que l’EAC prenne de la hauteur : tous les élèves vont en bénéficier et leurs parents vont en apprécier les bienfaits et les distinguer des enseignements obligatoires. Les enseignants, eux, sont formels : ceux que nous avons interrogés dans le cadre de cette enquête disent combien les projets culturels d’une certaine durée créent du lien dans la classe et donnent confiance aux élèves, permettant même à certains de reprendre pied dans les matières obligatoires. L’enjeu est double : regonfler l’estime de soi des écoliers, collégiens et lycéens, et susciter des vocations.
Un enjeu tellement important en ces temps de société fracturée que la nouvelle ministre de la Culture a tenu à placer l’EAC en tête de ses priorités, espérant compter sur le soutien de Pap Ndiaye à la Rue de Grenelle, ce qui adviendra certainement, compte tenu du profil de cet universitaire encore récemment directeur du Musée national de l’histoire de l’immigration, et des structures mises en place au ministère de l’Éducation nationale.
Car ce sont ces structures qui vont permettre à l’EAC de changer de dimension : l’ouverture de l’Inséac, qualifié par Emmanuel Macron « d’épicentre de l’EAC », la généralisation de la plateforme Adage qui va considérablement simplifier la mise en œuvre d’un projet par les enseignants et l’extension du Pass culture aux collégiens et lycéens dans un volet dit « collectif ». Ces nouveaux dispositifs systémiques vont ancrer l’EAC dans les établissements scolaires de sorte que d’année en année (s’ils ne sont pas supprimés), les élèves vont davantage sortir dans des lieux culturels, écrire eux-mêmes des pièces de théâtre avec des comédiens, rencontrer des artistes…
Notre consœur et enseignante, Mara Goyet, se demandait récemment dans L’obs, comment elle ferait pour réformer l’école. Sa proposition : donner du sens, créer du lien, inventer une nouvelle dynamique. L’EAC peut être ce catalyseur.
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Une nouvelle ère pour l’EAC
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°590 du 27 mai 2022, avec le titre suivant : Une nouvelle ère pour l’EAC