MAASTRICHT / PAYS-BAS
Certains exposants ont critiqué l’organisation a posteriori. L’ouverture était pourtant soutenue par la majorité d’entre eux.
Ouvrir ou ne pas ouvrir la foire ? Dangereux ou pas ? Voilà les questions qui animaient les discussions des exposants durant le week-end du 28 février, lors du montage.
A ce moment-là, le contexte est non seulement différent d’aujourd’hui mais aussi du 11 mars, jour de la fermeture anticipée de la manifestation néerlandaise. « Il ne faut pas oublier que des gens ont été envoyés aux urnes le 15 mars en France, c’est dire si au moment du montage, nous ne sommes pas du tout dans l’optique de fermer les portes du salon. A cette époque, les écoles sont encore ouvertes, les gens sortent de chez eux, la situation est un peu inquiétante, intrigante, mais on ne se doute pas encore que cela va bouleverser nos vies ! », rapporte le marchand Oscar Graf, lui-même touché par le virus.
Et puis début mars, il n’était pas encore question de distanciation sociale, seulement de gestes barrières, on ne parle pas non plus de masques mais de gel hydroalcoolique…
« Si le salon s’était tenu une semaine plus tard, il aurait été annulé d’emblée à l’unanimité. Et s’il avait été programmé encore une semaine plus tôt, il allait à son terme et nous n’en aurions plus parlé. Mais il a fallu qu’il ait lieu pile cette semaine, le moment ingrat dans le calendrier. Personne n’est vraiment responsable. C’est juste une aiguille qui va nous piquer toute notre vie ! », considère Oscar Graf.
Lors de l’installation des stands, la majorité des marchands veulent que le salon se tienne comme prévu. « C’est peut-être scandaleux d’avoir fait la foire mais c’est peut-être scandaleux - a postériori - car sur le moment, pas l’un d’entre nous n’a réclamé l’annulation », raconte Georges-Philippe Vallois. « Je vois l’ensemble des gens pousser des cris d'orfraie et je trouve ça un peu facile car nous y sommes tous allés. En France, seul Alain de Monbrison a refusé. Personne n’a pris sa réaction au sérieux, y compris ceux qui ont dit après coup que c’était un scandale d’avoir ouvert la foire. Nous étions tous un peu stressés mais contents que la foire se soit maintenue. Nous sentions un peu que c’était un des derniers évènements potentiels générateurs de business et d’optimisme pour nous tous. Comme la plupart des gens, c’est après que j’ai compris que ce maintien était une erreur », ajoute le galeriste.
« Si la foire avait été annulée à ce moment-là, ça aurait été l’émeute. Selon moi, les organisateurs ne pouvaient pas faire marche arrière. Pas après le montage », a confié un exposant. Pour l’organisation, la question n’est pas là : « la décision de Tefaf de maintenir la foire était basée sur les conseils de santé fournis par les autorités locales ».
D’autant plus que même aujourd’hui, les Pays-Bas ont adopté une stratégie sanitaire différente des autres pays européens puisqu’aucun confinement strict n’a été décrété à ce jour.
« Je trouve cependant anormal que la foire ne propose pas de compensation pour les 4 jours annulés, soit 30 % de sa durée. Notre lettre envoyée à la direction est restée sans réponse. Dans la mesure où cette foire est organisée de façon non lucrative, il me semblait logique qu’elle soit particulièrement attentive à ses participants, surtout dans les circonstances actuelles », conclut le marchand.
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Pourquoi Tefaf n’a pas annulé son édition
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