MAASTRICHT / PAYS-BAS
Des dizaines de marchands affirment avoir été contaminés lors de leur présence sur la foire hollandaise.
Alors qu’un marchand italien présent les trois premiers jours d’ouverture - jusqu’au dimanche 8 mars - avait été testé positif de retour en Suisse, la foire avait mis trois jours avant de prendre la décision de fermer ses portes, le mercredi 11 mars. Quinze jours après la fermeture de la foire, les langues se délient.
Un groupe WhatsApp a ainsi été créé à l’initiative du marchand en peinture ancienne Bob Haboldt, regroupant près de 170 exposants. Certains émettent de vives critiques à l’égard de la mauvaise gestion de la communication par les organisateurs de TEFAF. D’autres sont furieux : « Je suis de ceux qui étaient contre l’ouverture. C’était une folie de l’ouvrir, un risque énorme a été pris », lance le marchand belge Didier Claes, qui a envoyé un courrier aux organisateurs, « resté sans réponse ».
Selon plusieurs sources, des dizaines d’exposants et leurs assistants ont affirmé avoir été malades, dont une dizaine hospitalisés - ils seraient aujourd’hui en phase de guérison. Une vingtaine auraient été testés positifs. « Je n’ai pas envie de rajouter de l’huile sur le feu mais c’est vrai qu’un certain nombre d’exposants ont été contrariés que les organisateurs de la Tefaf maintiennent les portes ouvertes. C’était naïf de penser que ce virus n’allait pas se propager alors que des milliers de personnes venaient de différents pays - certains de foyers importants », souligne le marchand Georges De Jonckheere, qui lui-même a présenté des symptômes de la maladie.
L’antiquaire parisien Franck Prazan, membre du conseil d’administration de la TEFAF défend de son côté la foire : « Tefaf ne me semble pas devoir culpabiliser car elle n’a rien, me semble-t-il sur le fond, à se reprocher. Elle peut bien entendu déplorer, mais elle s’est en tous points conformée aux directives des autorités locales, en les sollicitant en permanence, en invitant les responsables locaux (Maastricht), départementaux (Limbourg) et nationaux (Pays-Bas) à rester sur la brèche, et a pris des mesures d’arrêt immédiat dès lors qu’un premier cas a été confirmé, le 11 mars … Deux jours avant le Louvre par exemple, le 13 mars ! ».
Un point de vue nuancé par Bob Haboldt. « Moi, j’aurais probablement fermé le salon le dimanche soir, après 3 jours de travail, mais le gouvernement hollandais était toujours d’accord pour que la foire reste ouverte alors la décision était délicate à prendre et a été retardée. C’est très difficile d’arrêter en marche une si grosse locomotive. D’ordinaire, je suis un grand critique de Tefaf. Là, je trouve que les organisateurs ont fait leur travail mais ils n’ont pas été très transparents, c’est le problème ».
Les exposants les plus remontés estiment que la foire a mis leur santé et celle de leur famille en danger. Ils ne prévoient pourtant pas de porter plainte contre qui que ce soit, « car de toutes façons, nous ne pourrions pas prouver que c’est là bas que nous sommes tombés malades », explique l’un d’entre eux.
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Tefaf : polémique sur la contamination au Covid-19 pendant la foire
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