PARIS
Malgré le contexte sécuritaire, les allées de la foire étaient bondées et les transactions aussi élevées que l’an dernier.
C’est fou comme Paris+ par Art Basel ressemble à la ville qui l’accueille. Du monde partout et des files d’attente pour tout, du moindre verre d’eau au ticket de vestiaire. Quant aux places pour s’asseoir, au prix du mètre carré sur la foire, elles sont rares. Trois jours avant l’ouverture des portes, Noah Horowitz, le PDG d’Art Basel, avait adressé, dans le contexte de crise au Moyen Orient, un message compassionnel et tranquillisant, rappelant les mesures de sécurité renforcée et souhaitant à tous les VIP une « safe fair ». Avec les premiers comptes-rendus de ventes des exposants, un deuxième message transparait, celui d’un marché de l’art résilient, malgré tout.
En effet les grosses galeries ont annoncé des ventes sensationnelles. David Zwirner en particulier aligne les records avec un tableau de Kerry James Marshall vendu six millions de dollars et un autre, de Marlene Dumas, trois millions de dollars, de même qu’un très beau portrait d’Alice Neel du début des années 1960. Hauser & Wirth aurait pour sa part vendu un tableau de George Condo, Female Portrait Composition, 2023, plus de deux millions de dollars tandis qu’un Robert Rauschenberg a trouvé preneur pour deux millions de dollars chez Thaddeus Ropac (Untitled, 1962). Une des sept toiles historiques de Jean Hélion mises en avant par Applicat Prazan a dépassé le million (La Belle Etrusque (ou le porteur de citrouille), 1948).
Mais les disparités sont importantes d’un stand à l’autre ; des galeries internationales comme Sprüth Magers ou comme Pace totalisent plus d’un million de dollars de chiffre d’affaires dès les premières heures, quand des galeries parisiennes (par exemple la galerie Allen) vendent dix fois moins. Il semble par ailleurs que le démarrage de cette deuxième édition ait été marqué par une certaine réserve, comme si les collectionneurs faisaient preuve de prudence dans leurs achats.
Nombre de galeries, pourtant venues avec des pièces remarquables, les gardaient en tout cas disponibles à l’issue de cette première journée. Une seule des deux compressions monumentales de César présentées sur le seuil de la galerie Georges Philippe et Nathalie Vallois a ainsi été vendue pour un demi-million d’euros environ (Suite milanaise Silver, 1998).
Chez Vedovi, un échiquier en bronze de Germaine Richier n’avait pas suscité d’intérêt particulier, de même qu’un splendide dessin de Dalí (Buste à tiroir, 1937). Le vase de Marcelle Cahn présenté par la galerie Le Minotaure a été acquis (200 000 euros), mais au fond du stand, le dessin de Kandinsky était toujours à vendre (pour plus d’un million d’euros) cependant qu’un collage de Arp de 1916 suscitait l’intérêt du Centre Pompidou.
Emmanuel Perrotin a affirmé rencontrer « beaucoup d’enthousiasme en ce premier jour », une déclaration assez évasive sur les œuvres réellement vendues, si ce n’est, en parallèle de la foire, selon le galeriste « une sculpture de Takashi Murakami pour 1,4 million d'euros ». Une exception qui vient par ailleurs confirmer la règle : plus des deux tiers des œuvres présentées étaient des peintures, et ce sont principalement des peintures qui ont suscité des achats, une douzaine d’entre elles dépassant le million d’euros.
Selon le relevé des ventes fourni par les organisateurs, il se serait vendu pour 55 millions d’euros d’œuvres le premier jour contre 50 millions l’an dernier. Le marché est assurément résilient.
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Paris+ reste dans sa bulle
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