PARIS
Malgré une fréquentation moindre, la manifestation a pu se tenir dans des conditions presque normales, et a été couronnée de nombreuses ventes.
Paris. Le Salon du dessin, qui a fermé ses portes le 4 juillet au palais Brongniart, marquait le retour des salons anciens. Grâce à l’assouplissement des mesures sanitaires, les marchands ont enfin pu renouer avec certains clients, confortant les organisateurs :« Ils ont eu raison de décaler le salon de mars (sa date traditionnelle) à juillet, même si certains collectionneurs avaient déjà fait leurs valises », commentait Françoise Chibret-Plaussu (Galerie de la Présidence). Le vernissage a accueilli 1 000 personnes, sur trois créneaux de réservation – du monde donc, « mais pas la cohue comme à l’accoutumée », a nuancé Bertrand Gautier (Talabardon & Gautier). En tout, « environ 50 % de la fréquentation habituelle a été enregistrée, une bonne nouvelle au vu du contexte sanitaire », a indiqué Louis de Bayser, le président du salon. Quelques Américains, Belges, Hollandais, Suisses avaient cependant pu venir à Paris. Mais l’absence des Anglais a été relevée, et peu d’institutions ont fait le déplacement depuis les États-Unis, excepté le Clark Art Institute (Massachusetts) et les Fine Arts Museums de San Francisco.« Moins de monde, peu d’étrangers, mais les affaires ont été bonnes », se réjouissait pourtant le président.
De nombreuses feuilles de qualité émaillaient les 33 stands, signe que les marchands se sont démenés pour trouver des dessins durant ces longs mois compliqués. On pouvait admirer, entre autres, une Étude de Mars de François Boucher pour Mars et Vénus surpris par Vulcain(Wallace Collection) chez Didier Aaron (Paris) ; un pastel à dominante verte et bleue de William Degouve de Nuncques, Vieux canal à Venise(affiché 250 000 €), à la Lancz Gallery (Bruxelles) ; un rare paysage au pastel d’Élisabeth Vigée Lebrun – il n’en existe qu’une douzaine, la plupart abîmés – chez Éric Coatalem (Paris) ; une Étude d’homme de dos, les bras levés, vers 1530, par Bandinelli à la Galerie Terrades (Paris) ; une grande aquarelle, Philodendrons, 1987, de Sam Szafran (250 000 €) chez Waddington Custot (Londres) ou encore une peinture à la colle sur papier de Dubuffet, Bédouin et son chameau, réalisée en 1947 lors d’un séjour au cœur du Sahara algérien (entre 600 000 et 650 000 €) chez Reginart (Genève).
Les achats ont démarré dès les premières heures de l’ouverture, démontrant l’appétit des collectionneurs. Parmi les ventes : une aquarelle de 1974 de Maurice Estève ainsi qu’une gouache de Soulages datée de 1957 chez Franck Prazan (Paris) ; une étude d’Apollon au fusain (1901) pour le décor de l’amphithéâtre Richelieu à la Sorbonne(Apollon et les muses au sommet du Parnasse), exécutée par Pascal Dagnan-Bouveret (Talabardon & Gautier). Chez Michel Descours (Lyon), la Composition de formes géométriques de Vilhelm Hammershøi, 1879 [voir ill.], était acquise par un musée américain. Benjamin Peronnet (Paris) – dont c’était la première participation – a fait un carton en vendant 16 dessins tandis que la Galerie de Bayser (Paris) en a vendu 11, entre 50 000 et 70 000 euros, dont un Portrait d’homme de Simon Vouet à un musée américain (autour de 300 000 €). Nathalie Motte-Masselink (Paris), quant à elle, s’est séparée très vite du Portrait du pape Alexandre VIII par Baciccio (XVIIe siècle), mais attendait encore preneur, à 450 000 euros, pour une feuille double face du Sodoma – artiste rare sur le marché – issue de l’ancienne collection Spannocchi, riche famille de banquiers siennois : un Saint Jérôme pénitent avec, au dos, un paysage, « l’un des premiers dessinés de la Renaissance ».
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Pari gagné pour le Salon du dessin
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°571 du 9 juillet 2021, avec le titre suivant : Pari gagné pour le Salon du dessin