PARIS
Dans une nouvelle scénographie, le doyen des salons de dessin confirme une formule tournée vers le dessin ancien et moderne dont le succès ne se dément pas.
C’est en 1991 que neuf marchands décident de créer un salon exclusivement consacré au dessin, un médium resté trop longtemps dans l’ombre de la peinture. La première édition, qui a lieu à l’hôtel George V à Paris, rassemble dix-sept exposants. Près de trente ans plus tard, ils sont trente-neuf à se donner rendez-vous au palais Brongniart chaque printemps, depuis 2004. Venus de neuf pays différents, tous les participants (dont vingt-deux Français), les meilleurs dans leur spécialité, ont à cœur de montrer la richesse et la variété des œuvres sur papier : toutes les époques sont abordées, ainsi que toutes les techniques, comme la sanguine, le fusain ou le pastel.
Salon intimiste par excellence – le palais Brongniart n’est pas extensible –, le renouvellement des exposants est faible. Aussi, seulement quatre nouvelles enseignes font leur entrée, soit les galeries Ary Jan, Boulakia, Taménaga et Romano Fine Arts, tandis que le marchand Bob Haboldt revient après plusieurs années d’absence. Autre nouveauté : la scénographie a été modifiée puisque désormais, la décoration est confiée à Stabilo et non plus à Decoral.
La force du Salon du dessin, en dehors de la qualité des œuvres exposées – certaines sont inédites –, réside aussi dans la synergie qui se déploie autour de l’événement. En effet, depuis 2000, la Semaine du dessin a été instaurée, fédérant la majeure partie des musées de Paris, à l’instar du Musée du Louvre et du Musée d’Orsay. « Cette initiative a été un élément important dans l’attractivité de Paris pour les amateurs de dessin », commente Louis de Bayser, président du salon. Et puis les Rencontres internationales du Salon du dessin, instituées en 2006, ont le mérite de faire venir des connaisseurs et des conservateurs du monde entier. Cette année, c’est l’art des jardins qui a été choisi pour thème. Enfin, comme à chaque édition, le salon accueille en son sein une exposition muséale, confiée cette fois-ci aux Musées de Marseille, sans oublier la présentation du travail des trois artistes sélectionnés pour le 13e Prix du dessin contemporain Daniel & Florence Guerlain.
1_galerie Terrades - Si les dessins de Gustave Doré sont bien moins connus que ses estampes, livres illustrés et peintures, il en a pourtant réalisé en abondance. Dans les dernières années de sa vie, il exécute de nombreux paysages montagneux, laissant s’exprimer pleinement son amour profond pour l’aquarelle. L’œuvre présentée ici peut être rapprochée de Paysage de montagne peint en 1870 et conservé au Musée de Nancy. Prix : autour de 20 000 €
Léonard Tsuguharu Foujita (1886-1968)
2_galerie Taménaga - Foujita, l’un des grands acteurs des années folles, le plus japonais des peintres de l’École de Paris, débarque dans la capitale en 1913. Fondamentaux dans l’œuvre de l’artiste, les dessins à l’encre traduisent l’extrême qualité de son observation et son extraordinaire maestria. Ici, la figure du chat, l’un de ses sujets de prédilection, est exécutée avec finesse et une profusion de détails. Prix : entre 80 000 et 100 000 €
Jacques De Gheyn II (1565-1629)
3_galerie Haboldt & Co. - En 1597, le comte Jan de Nassau-Siegen, cousin du prince d’Orange et fin stratège militaire, commande à l’artiste une série de dessins montrant le maniement correct de l’arquebuse, du mousquet et de la pique, destinés au Maniements d’armes, un manuel codifiant les exercices d’armes pour la nouvelle armée permanente néerlandaise. Plus de la moitié des dessins ont survécu ; 25 d’entre eux sont conservés au Rijksmuseum (Amsterdam) et 20 autres au National Maritime Museum (Londres). Prix :165 000 €
Carle Vernet (1758-1836)
4_galerie Didier Aaron - Cette œuvre est l’étude préparatoire d’un tableau présenté au Salon de 1789, aujourd’hui conservé au Musée de Picardie, à Amiens. La feuille est inédite : « Nous l’avons découverte dans une collection et nous lui avons trouvé une attribution », explique Bruno Desmarest, directeur de la galerie. Fils du célèbre paysagiste Joseph Vernet, Antoine Charles Horace, dit Carle Vernet, aborde ici l’un de ses thèmes favoris, la représentation du cheval. Prix : 35 000 €
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Les chefs-d’œuvre du Salon du dessin
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°732 du 1 mars 2020, avec le titre suivant : Les chefs-d’œuvre du Salon du dessin