PARIS
Les marchands réservent leurs plus belles feuilles à ce rendez-vous, assurant le succès de la manifestation.
Paris. Comme chaque printemps depuis maintenant près de trente ans, le dessin tient salon. Créé en 1991 par une poignée de marchands, ce salon de spécialité – il en existe peu – fait figure d’exemple tant son succès est au rendez-vous.
Trois éléments ont permis de bâtir cette réputation. En premier lieu, son côté international. Franco-français au départ, il s’est vite internationalisé et compte maintenant autant d’exposants étrangers que français. Les nouveautés qui y sont présentées par les galeries participent également de cette réussite. « Les marchands sélectionnés gardent leurs nouveaux dessins et leurs découvertes pour les dévoiler à l’occasion du vernissage. Cela rend l’atmosphère des premières heures très électrique avec de très nombreuses ventes réalisées dès l’ouverture », commente Louis de Bayser, président du Salon du dessin. Enfin, les événements organisés à Paris pendant la semaine où se tient le Salon lui sont également propices. À l’initiative des organisateurs, la création en 2000 de la Semaine du dessin a joué un rôle moteur dans l’attractivité de Paris pour les amateurs de dessins, renforcée en 2006 par l’inauguration du premier colloque. Cette année, celui-ci a pour thème l’art des jardins. « L’ensemble de ces événements créés autour du Salon profite ainsi à tous les acteurs qu’ils soient marchands, collectionneurs ou conservateurs de musées », souligne le président. De surcroît, comme à chaque édition, le salon parisien accueille une exposition muséale, confiée cette année aux musées de Marseille, sans oublier la présentation du travail des trois artistes sélectionnés pour le 13e Prix du dessin contemporain de la Fondation Daniel et Florence Guerlain.
La scénographie, elle, a été revue, et désormais la décoration est confiée à Stabilo. Les stands conservent la même taille, mais l’ambiance se fait plus moderne.
Trente-neuf exposants (dont 22 Français) venus de neuf pays différents ont été sélectionnés. On recense seulement quatre nouvelles galeries : Ary Jan (Paris), Boulakia (Paris), Taménaga (Paris, Tokyo et Osaka) et Romano Fine Arts (Florence), tandis que le marchand parisien Bob Haboldt revient après plusieurs années d’absence.
Parmi les feuilles à ne pas manquer figure une étude inédite d’Homme en buste se protégeant le visage du bras droit [voir ill.], une pierre noire d’il Pordenone (1483-1539), comportant une sanguine au verso (une étude de figure, le bras gauche tenant une couronne d’épines et étude de soldat). Ces dessins préparent la fresque issue du cycle de la Passion – le Jugement de Pilate– et réalisée en 1520-1521 pour le Duomo de Crémone en Italie (autour de 1 M€). Stephen Ongpin (Londres) dévoile deux dessins de nus masculins de François Boucher, tous deux des études pour la Vénus à la forge de Vulcain (1747) actuellement au Louvre, peinte pour la chambre du roi au château de Marly. « Il est rare de trouver deux dessins du même artiste pour la même peinture. De plus, ce sont les seuls dessins préparatoires connus de Boucher pour le tableau », explique le marchand (autour de 140 000 €). La galerie Reginart Collections (Genève) montre, elle, une Tête et épaules de face avec frange (1911) d’Amedeo Modigliani, une feuille provenant de la collection du docteur Paul Alexandre, ami et collectionneur de l’artiste (650 000 €).
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Le Salon du dessin, toujours en forme
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°541 du 13 mars 2020, avec le titre suivant : Le Salon du dessin, toujours en forme