BARI / ITALIE
Ses propriétaires auraient caché l’identité de son auteur pour obtenir un certificat d’exportation et la vendre à l’étranger.
Avec le concours de la police autrichienne, l’unité des carabiniers italiens pour la protection du patrimoine culturel a fait rapatrier, à Bari (Pouilles), une œuvre d’Artemisia Gentileschi (1593-1653), qui était sur le point d’être vendue aux enchères à Vienne. Ses propriétaires, deux italiens, auraient dissimulé, selon les enquêteurs, l’identité du peintre et la valeur de l’œuvre au ministère italien de la Culture pour obtenir un certificat d’exportation et pour ainsi pouvoir la vendre sur le marché de l’art international. Cette saisie marque une nouvelle étape importante dans une enquête qu’une équipe de carabiniers italiens mène depuis deux ans.
En 2020, l’unité des carabiniers italiens pour la protection du patrimoine culturel avait en effet ouvert une enquête sur la provenance d’une œuvre attribuée à un peintre proche des Gentileschi et à laquelle avait été accordée, un an plus tôt, un certificat d’exportation. Rapidement, elle a découvert que l’œuvre avait été peinte par Artemisia Gentileschi. Elle demandait alors la suspension de son certificat d’exportation et le rapatriement du tableau. Mais l’œuvre avait déjà disparu. Il aura fallu attendre deux ans pour retrouver sa trace.
Le tableau est à présent conservé en lieu sûr à Bari, indique la presse locale. Elle y restera au moins jusqu’à la fin de l’enquête. Puis, si la justice italienne reconnaît que les propriétaires du tableau ont sciemment dissimulé l’identité de son auteur et sa valeur (estimée à environ 2 millions d’euros), alors celui-ci pourrait être saisi et déposé dans un musée national. Dans le cas contraire, il pourrait être rendu à ses propriétaires, cependant sans certificat d’exportation.
L’œuvre, une huile sur toile intitulée Caritas Romana, aurait été commandée au XVIIe siècle, à Artemisia Gentileschi, par le comte Giangirolamo II Acquaviva d’Aragon (1600-1665), dit le guerico des Pouilles. Il raconte l’histoire antique romaine de Pero qui allaite secrètement son père, Cimon, condamné à mourir de faim. Cet épisode a souvent été traité dans l’art baroque.
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L’Italie récupère une œuvre d’Artemisia Gentileschi
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