MONDE
Certaines boutiques en lignes de galerie offrent maintenant des T-shirt, tasses ou sacs griffés des stars de l’art contemporain.
Pour la plupart des galeries, la vente de produits annexes se limite aux catalogues d’exposition, livres d’art et reproductions d’œuvres. Mais depuis quelques années, certaines d’entre elles se sont lancées dans la vente de produits dérivés, qui peuvent aller de l’édition d’assiettes jusqu’au porte-clef.
Sur les sites en lignes des galeries, une offre hétéroclite se développe, discrètement pour certains, et plus franchement pour d’autres : des peluches Murakami chez Perrotin, des T-shirt signés Virgil Abloh chez Gagosian, des planches de skate Paul McCarthy chez Hauser & Wirth…
Sont mélangés indistinctement des articles abordables, entre 15 et 100 €, et des pièces tirées en édition limitées, dont les prix peuvent s’envoler : chez Gagosian, un bracelet à l’effigie du Rabbit de Jeff Koons à 40 000 €, chez Perrotin, un sac Murakami à 6 000 €, une pièce limitée, signée et réalisée dans « la même toile que les peintures de l’artiste ».
La galerie Almine Rech a fait le choix de ne proposer que des articles signés ou en édition limitée, allant des céramiques de la jeune créatrice Pauline Wolstencroft à des assiettes Damien Hirst ou Cindy Sherman, dont le prix sera communiqué sur demande.
Chez Thaddaeus Ropac, l’onglet « shop » du site de la galerie renvoie au site de Ligne Blanche, un éditeur de produits dérivés griffés des grands noms de l’art contemporain. Son fondateur, Pierre Pelegry, souhaite « favoriser la rencontre entre l’art contemporain et l’art de vivre » lorsqu’il fonde l’entreprise il y a dix ans. Il commence alors à travailler étroitement avec les fondations (Warhol, Basquiat, Mapplethorpe) et des artistes vivants pour produire des assiettes, mugs ou bougies « qui respectent aux mieux les œuvres, avec un rendu fidèle ». Séduit par la qualité de ces produits, qui parfois concernent ses artistes, Thaddaeus Ropac en vend dans son espace de Pantin, tout comme Gagosian sur son site : une activité qui selon Pierre Pelegry reste encore marginale.
Impossible d’estimer le volume de ces ventes, aucune galerie n’ayant souhaité communiquer à ce sujet. Mais il n’est pas difficile d’imaginer que casquettes et mugs Warhol ne pèseront pas lourd face à la vente d’une œuvre originale de l’artiste. Pourtant certaines galeries investissent dans cette activité, à l’image d’Almine Rech ou Gagosian, qui ont tous deux une boutique, respectivement à Bruxelles et New York. Outre la vente des livres édités par la galerie, on y trouve en nombre ces « goodies » pour amateurs d’art contemporain.
En développant cette offre, les galeries ne cherchent pas le profit, selon Pierre Pelegry : « C’est une activité communicationnelle qui leur permet de faire plaisir à leurs collectionneurs. Ce sera toujours une petite activité pour les galeries ». Pour certains amateurs ce peut être une bonne idée de cadeau. « Les galeries nous aident en fait, en sélectionnant des produits de qualité. Alors que dans les boutiques de musées, on voit parfois des produits trop commerciaux, avec des reproductions qui sont de moindre qualité, moins chers aussi ».
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Les galeries misent (un peu) sur les produits dérivés
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