PARIS
S’ils n’en font pas une spécialité, de nombreux avocats sont régulièrement sollicités par les acteurs du domaine de l’art pour du conseil ou du contentieux.
Conseil de Bernard Picasso, Michel-Paul Escande est une figure reconnue du milieu de l’art, mais y consacre moins de 20 % de son temps. Il accompagne aussi plusieurs artistes dans leurs relations contractuelles comme le sculpteur Jean-Michel Othoniel, dont il a négocié le contrat avec le château de Versailles. Guillaume Henry, lui aussi, ne consacre que 15 à 20 % de son activité au milieu de l’art. Il a fait ses armes chez Geoffroy Gaultier et conseille quelques commissaires-priseurs, mais également des collectionneurs et des artistes. Olivier Baratelli est un célèbre pénaliste, qui intervient dans le droit des affaires, de la presse et des successions, mais aussi dans le marché de l’art. Il a partagé son cabinet avec une célébrité du barreau, l’avocat Paul Lombard décédé en 2017 avec lequel il défendait la famille Picasso, et notamment Maya et Diana Picasso. Il a défendu le commissaire-priseur Jacques Tajan dans l’affaire Giacometti, et est intervenu récemment dans l’affaire du tableau de Sisley appartenant à la famille Gunzburg et récupéré au Japon. Même scénario pour Antoine Comte. Ce pénaliste renommé et chevronné, est actif dans plusieurs dossiers de spoliation comme ceux des collections Alphonse Kann, Schloss ou Lindon. Christian Beer est, lui, présent dans des dossiers de faux meubles, il est l’avocat du Syndicat national des antiquaires, qu’il défend dans plusieurs dossiers relatifs aux faux meubles XVIIIe siècle. Ophélie Dantil est une spécialiste de droit fiscal, qui intervient dans le milieu de l’art. Coprésidente de la commission Droit de l’art de l’ACE, elle est membre de l’Institut Art & Droit. L’autre coprésidente de la commission Art & Droit est l’avocate Judith Bouchardeau, qui a rejoint le cabinet Borghese en tant que spécialiste en propriété littéraire et artistique. Rémi Sermier est l’avocat du prince du Liechtenstein dans l’affaire de la Vénus au voile de Cranach d’Aix en Provence ; il assiste également une partie civile dans le dossier des faux meubles XVIIIe siècle. Marine Le Bihan, qui s’intéresse au marché de l’art, est collaboratrice au cabinet Baker & McKenzie, qui était à l’œuvre dans le dossier de la fondation Hamon et en défense du National Muséum de Stockholm dans l’affaire de la coupe Nautile. Ariane Fusco-Vigné, qui a créé son cabinet il y a une dizaine d’années, met également en avant son expertise dans le milieu du marché de l’art. Tout comme Delphine Eskenazi Simon, ancienne collègue de Jean-Pierre Canat au sein de UGGC, qui s’est spécialisée en matière de contentieux portant sur l’authenticité des œuvres d’art. Béatrice Cohen intervient dans le marché de l’art et s’est illustrée en défense dans l’affaire de la vente d’un faux bronze Zadkine. En marge du domaine de l’art, Laurent Lévy et Michael Piquet-Fraysse du cabinet EBL Lexington (conseils du Journal des Arts) sont des spécialistes du droit des marques. Parmi les autres avocats intervenant dans le domaine de l’art, on notera Alexandra Hawrylyszyn, pénaliste et spécialisée en droit de la propriété intellectuelle, ainsi que le cabinet Saint-Yves Avocats. Celui-ci regroupe quatre avocats et se présente comme le conseil régulier de nombreux experts, galeristes, collectionneurs ou maisons de ventes. Le cabinet Ghars peut apporter son aide dans des démarches juridiques sur le marché de l’art. De nombreux grands cabinets d’affaires internationaux, non cités dans ce dossier, peuvent proposer leurs services dans le domaine de l’art et du marché de l’art sans que ce soit leur spécialité. Ils n’en sont pas moins compétents.
Emmanuel Pierrat, tout feu tout flamme
Emmanuel Pierrat a prêté serment en 1993. Spécialisé en droit de la propriété intellectuelle, il est très tôt intervenu dans la défense d’artistes. Avocat médiatique, agitateur d’idées, écrivain et essayiste prolifique, Emmanuel Pierrat butine intellectuellement et professionnellement un territoire tellement vaste que si beaucoup le citent comme intervenant dans le milieu de l’art, ils éprouvent du mal à le situer précisément. Son cabinet qui compte douze avocats, consacre environ 20 % de son activité à ce milieu. Associé à Sophie Viaris de Lesegno et Carbon de Seze, son cabinet intervient en matière de droit de suite pour plusieurs successions d’artistes et de fondations : Le Corbusier, Cartier Bresson… Il conseille des artistes vivants (Sophie Calle, Miss Tic) des musées (Quai Branly), des agences (France-Muséums), des galeries et antiquaires (Nathalie Obadia, Suzanne Tarasieve, Galerie W). Selon ses propres mots, il juge que son cabinet est « costaud en pénal » : quatre pénalistes œuvrent à ses côtés dont lui-même. Il a assuré un temps la défense de Bill Pallot et défend en ce moment Dmitri Rybolovlev aux côtés d’Éric Dupond-Moretti, dans le tentaculaire dossier qui l’oppose à Yves Bouvier. Emmanuel Pierrat intervient également à l’étranger, il a une activité soutenue dans plusieurs pays du Golfe, les pays de l’Est et l’Asie Centrale. www.pierratdeseze.com
Éléonore Marcilhac collaboratrice au Jda
Avocate depuis 2007 auprès de la cour d’appel de Paris, Éléonore Marcilhac intervient tant en conseil qu’en contentieux dans les domaines attachés au droit commercial, droit immobilier et au droit du marché de l’art. Elle collabore au Journal des Arts et suit l’actualité juridique du secteur.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Les avocats généralistes avec un tropisme « art »
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°514 du 4 janvier 2019, avec le titre suivant : Les avocats généralistes avec un tropisme « art »