PARIS
Les marchands d’estampes se détachent du Slam pour organiser leur propre salon dans le réfectoire des Cordeliers.
Paris. Impulsée par la Chambre syndicale de l’estampe, du dessin et du tableau (CSEDT), la première édition de la « Paris Print Fair » se déroule du 19 au 22 mai dans le réfectoire du couvent des Cordeliers, au cœur du 6e arrondissement de Paris. La manifestation reprend le flambeau du Salon de l’estampe et du dessin lancé en 2010 par la même CSEDT – et organisé conjointement avec le Slam (Syndicat national de la librairie ancienne et moderne) au Grand Palais –, salon qui a pris fin en 2017. Avec la Paris Print Fair, « nous voulons montrer notre propre identité, ne pas être associé au dessin ou au livre comme un parent pauvre. Un salon à la gloire de l’estampe qui le mérite bien, pour y exposer sa diversité et sa modernité », explique Christian Collin, président de la CSEDT depuis 2018. Il poursuit : « Ce salon a toutes les raisons d’exister car même si la spécialité ne pèse que 4 % du marché de l’art, il représente 17 % du volume des transactions en art contemporain. » La Chambre syndicale sponsorise le salon, dont la participation ne coûte que 3 800 euros à chacun des exposants.
Celui-ci couvre l’art de l’estampe depuis le XVe siècle jusqu’à aujourd’hui, mettant en lumière la diversité des techniques (gravure, eau-forte, lithographie…), tant en France qu’à l’étranger. Les prix annoncés sont très variables. « La plupart des œuvres sont entre 300 et 5 000 euros. Plusieurs galeries proposent des feuilles à plusieurs dizaines de milliers d’euros. » Il est vrai que l’estampe présente pour l’amateur l’avantage de pouvoir s’offrir de grands noms comme Dürer ou Picasso à des prix abordables.
Dix-neuf exposants ont été sélectionnés pour l’occasion, soit 14 marchands français et 5 étrangers, venus du Royaume-Uni, des Pays-Bas, d’Autriche et d’Espagne.En matière d’estampes anciennes, on pourra découvrir chez Jurjens Fine Art (Amsterdam) La Visitation, 1503, de Dürer, feuille 9 de « La Vie de la Vierge », une épreuve d’impression, gravure sur bois (17 500 €). Chez Palau Antiguitats (Barcelone) est présentée Disparate de bestia (autres lois pour le peuple), de Goya, première édition, 1877, pour la revue L’Art, et, à la Galerie Martinez D. (Paris), le fameux Rhinocéros de Dürer, bois gravé, dans un tirage de la fin du XVIe siècle.
Côté estampes modernes, la Galerie Stéphane Brugal (Pont-l’Abbé, Finistère) montre Le Balcon sur la mer, 1923, de Jean Émile Laboureur, gravure sur papier vélin (2 300 €), quand la Galerie Christian Collin (Paris) expose No. 35, Yoshida : le grand pont sur la rivière Toyo, 1855, d’Ando Hiroshige, gravure sur bois (1 800 €).
Les artistes contemporains se sont également emparés de la technique, la renouvelant. La Galerie Documents 15 (Paris) présente Marjan Seyedin avec Discours d’oiseaux – II [voir ill.], 2020, eau-forte et roulette sur Chine appliqué (550 €) ; L’Estampe (Strasbourg) choisit L’Amour roi, 2020, du street-artiste Speedy Graphito (1 600 €) ; Emanuel von Baeyer (Londres) met à l’honneur l’Ephemeriden 4, 2019, de Nicolas Poignon, linogravure sur Chine (coffret de 10 linogravures et 10 pages de texte, par Marcell Feldberg – édition de luxe : 2 600 €, édition normale : 2 000 €, tirage seul : 300 €). Sans oublier Lithographie 27, 1969, de Pierre Soulages, édition de 85 exemplaires, chez Libretis (Paris), proposée à 32 000 euros le tirage.
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La « Paris Print Fair » succède au salon de l’estampe et du dessin
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Abonnez-vous dès 1 €Galerie Arenthon (Paris)
Galerie Bei der Oper (Vienne)
Galerie Nathalie Béreau (Paris, Chinon)
Galerie Stéphane Brugal (Pont-l’Abbé)
Galerie Christian Collin (Paris)
Galerie Documents 15 (Paris)
Jurjens Fine Art (Amsterdam)
Galerie L’Estampe (Strasbourg)
Le Coin des Arts (Paris)
Galerie Libretis (Paris)
Galerie Martinez D. (Paris)
Frederick Mulder Ltd. (Londres)
Palau Antiguitats (Barcelone)
Galerie Helmut H. Rumbler (Francfort)
Galerie Sagot Le Garrec (Paris)
Galerie Xavier Seydoux (Paris)
Stoney Road Press (Dublin)
M. F. Toninelli-Monaco (Monaco)
Emanuel von Baeyer – Cabinet (Londres)
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°589 du 13 mai 2022, avec le titre suivant : La « Paris Print Fair » succède au salon de l’estampe et du dessin