La foire barcelonaise qui vient de fermer ses portes privilégie un format intime, proche des collectionneurs.
Barcelone a accueilli du 19 au 21 novembre la 22ᵉ édition de la foire internationale d’art vidéo Loop, devenue depuis sa création en 2003 un rendez-vous attendu des passionnés et collectionneurs d'art vidéo. La foire s’est tenue dans les espaces intimes et feutrés des chambres de l’hôtel Almanac, où 37 galeries internationales ont exposé leurs œuvres vidéo, dont 18 européennes et 13 nouvelles exposantes. Près de 4 000 visiteurs ont exploré une programmation variée, sélectionnée par un comité de collectionneurs dirigé par Jean-Conrad Lemaître.
Certaines œuvres se sont distinguées. C’est le cas de Bliss Point (2024) de Gerard Ortín Castellví (Galerie Àngels, Barcelone), véritable plongée dans le rythme accéléré de l’approvisionnement alimentaire, entre cuisines fantômes, plateaux publicitaires et entrepôts sous gestion algorithmique, ainsi que The Shift de Simona Žemaitytė (Galerie Meno Parkas, Kaunas), qui explore l’impact des mutations sociales et culturelles dans un monde globalisé, à travers le quotidien d’une usine sucrière mêlant ouvriers et machines. « Ces œuvres questionnent sur la manière dont la technologie impacte et conditionne notre vie, notre corps, nos expériences », une thématique récurrente de cette édition, analyse Emilio Álvarez, directeur de Loop.
Les prix de cette édition étaient stables comparés aux années précédentes, allant de quelques milliers d’euros jusqu’à plusieurs dizaines de milliers. L’œuvre la plus chère, Men de Juergen Teller, présentée à la galerie Suzanne Tarasieve (Paris), a été vendue à un collectionneur privé pour cent mille euros.
Au-delà de son aspect commercial, la foire constitue un tremplin pour les vidéastes grâce à Loop Virtual, une plateforme permettant de découvrir les œuvres en streaming gratuitement. Elle fait aussi office de lieu d’échange pour des collectionneurs spécialisés comme la Fondation Julia Stoscheck (Berlin, Düsseldorf) ou la Fondation In Between Art Film (Rome). Emilio Álvarez souligne que le marché de l'art vidéo se distingue par une implication directe des collectionneurs, qui participent activement au processus de création et de diffusion des œuvres. « Les collectionneurs commandent, produisent, exposent les films et accompagnent les artistes dans la diffusion de leurs travaux », explique-t-il.
La foire s’est articulée autour du festival Loop, qui s’est tenu du 11 au 24 novembre, ainsi que du Symposium, les 21 et 22 novembre. L’événement a pour ambition de favoriser le partage et l’échange. « La foire attire un public particulier, souvent éloigné des autres foires d’art contemporain. Les festivaliers viennent découvrir la sélection pointue d’œuvres vidéo de la foire », explique Emilio Álvarez.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
La foire d’art vidéo Loop cultive la proximité
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €