BARCELONE / ESPAGNE
La 21e édition de la foire barcelonaise d’art vidéo cultive sa spécificité grâce à une communauté d’aficionados.
Barcelone (Espagne). Du 21 au 23 novembre, la foire d’art vidéo Loop, articulée avec le Loop Festival, a repris ses quartiers à l’hôtel Almanac de Barcelone, où les 38 galeries participantes ont projeté les œuvres vidéo des 42 artistes sélectionnés par un jury, dans les chambres de l’établissement.
La nature était très présente pour cette nouvelle édition, une nature explorée par Carlos Casas (Àngels Barcelona), Juul Kraijer (Les Filles du Calvaire, Paris) et parfois à travers des thèmes spécifiques comme le règne animal et le paysage, par Cheng Xinhao (Tabula Rasa Gallery, Londres et Pékin), Xavi Bou (Galería Senda, Barcelone) et Shadi Habib Allah (Rodeo Gallery, Londres et Pirée), qui s’est démarqué en remportant le prix d’Acquisition, rejoignant ainsi la collection du Musée d’art contemporain de Barcelone. L’artiste suisse Ugo Rondinone a présenté la surprenante vidéoBurn to Shine, où il associe une transe ancestrale du Maghreb à des gestes de danse contemporaine, pour enquêter sur les phénomènes naturels et les conditions d’existence actuelles. « L’art vidéo aide les artistes à exprimer des sujets qu’il serait impossible de traduire avec d’autres médiums », estime Khadija Hamdi, de la galerie Le Violon Bleu (Tunisie), qui présentait l’artiste franco-tunisien Fredj Moussa, lauréat du nouveau prix Loop Cifra Award.
Dans le même temps, de nombreux artistes ont introduit des images d’archives dans leurs œuvres, tels que Pere Noguera (Bombon Projects, Barcelone) et Maya Schweizer (Galerie Dix9, Paris). La vidéo How Was History Wounded ? dans laquelle les artistes taïwanais Wang Jun-Jieh et Cheang Shu Lea (Chi-Wen Gallery, Taïwan) analysent la couverture médiatique de la vague de protestations et le massacre de la place Tian’anmen en 1989 en Chine, a été récompensée par le Loop Fair Award. « Cette vidéo historique continue d’être significative aujourd’hui, ce qu’a su reconnaître le jury », explique Chi-Wen Huang, directeur de la galerie Chi-Wen.
Les prix dans cette édition étaient stables par rapport aux années précédentes, oscillant entre 7 000 et 40 000 euros. Avec quelques centaines de visiteurs par jour, Loop reste une réunion d’initiés, qui se distingue des autres manifestations marchandes avec un niveau de transactions limité pendant la foire. Pour le galeriste Chi-Wen Huang, qui propose principalement des éditions numérotées d’art vidéo, la pression est moins intense à Loop. « Une partie importante de notre travail se produit après la foire, en particulier lorsque nous dialoguons avec les musées qui ont besoin de temps pour prendre des décisions d’acquisition », explique-t-il.
Loop est une « communauté qui fonctionne », comme l’a décrite la directrice de la foire Gabriela Galcerán, où galeristes et collectionneurs sont de plus en plus nombreux à renouveler leur participation chaque année. « Nous aimons la spécificité de l’aventure Loop, son public averti, la proximité avec les collectionneurs et la richesse de son programme », précise la galeriste Khadija Hamdi, qui participait pour la deuxième fois consécutive.
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Loop, la foire vidéo pour un public averti
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°622 du 1 décembre 2023, avec le titre suivant : Loop, la foire vidéo pour un public averti