Drawing Now Art fair a apporté la preuve de la vitalité du dessin dans un marché moins actif.
Paris. Aucune autre foire que Drawing Now qui vient de fermer ses portes n’offre une telle diversité de techniques, de sujets et de niveaux de notoriété des artistes, issus de toutes générations. Le visiteur pouvait ainsi, en parcourant les allées du Carreau du Temple, s’attarder devant des esquisses érotiques d’Ernest Pignon-Ernest (galerie Lelong & Co, Paris) ou des encres de Chine de Claude Parent, entre architecture et utopie sociale (galerie 8+4, Paris), admirer la versatilité d’Anne-Lise Coste, entre pastel à l’huile, peinture à l’aérographe, compositions au stylo-bille, et textes provocateurs au spray (Lullin-Ferrari, Zurich), découvrir les polaroïds dessinés de Roger Ballen (Les Douches, Paris), et les formations organiques, presque charnelles, de Tatiana Wolska [voir ill.], lauréate du prix Drawing Now 2024 (galerie Irène Laub, Bruxelles).
Le choix était d’une grande qualité : les derniers travaux de Romain Bernini délaissant la toile pour le papier sur le stand de Suzanne Tarasiève, les Traces de doigts sur iPhone, impressions digitales de Mathieu Mercier datées de 2014 (galerie Michèle Didier, Paris, Bruxelles), les immenses dilatations circulaires du peintre portugais Jose Loureiro (galerie Maubert, Paris), les crayonnés d’Emil Ferris (galerie Martel, Paris). Et les tentations étaient nombreuses, pour les amateurs d’œuvres graphiques comme pour les non-initiés. On pourra regretter cependant que le dessin d’animation, mis à l’honneur par l’exposition thématique, ait été totalement absent des stands.
Le format d’un salon à échelle humaine (une cinquantaine de galeries au rez-de-chaussée, un peu moins de trente au sous-sol) ainsi que l’éventail des prix pratiqués (de quelques centaines à quelques milliers d’euros) ont fait de Drawing Now un rendez-vous apprécié du public.
« Les prix des dessins rendent la décision d’achat plus facile, confirmait Florent Paumelle, de la galerie Oniris Art (Rennes), qui présentait, entre autres, plusieurs collages en papier de soie peints de Christian Bonnefoi (de 2 500 à 14 000 €). Même si lors de cette édition 2024, nous avons eu l’impression qu’une période de réflexion s’est installée entre le vernissage et le début du week-end. » Drawing Now n’échappe pas en effet au contexte général en berne avec pour conséquence prévisible une activité au ralenti. « Peut-être notre stand était-il trop radical ? », s’interrogeait la galerie Lullin-Ferrari, dont les ventes faibles, malgré des prix à partir de 1 400 euros, étaient compensées par quelques bons contacts.
Cela n’a pas empêché plusieurs enseignes de se montrer satisfaites. Tant du côté des habitués que des nouveaux venus. La galerie Martel, fidèle de la foire et bien installée dans le créneau des « arts narratifs », a assuré ainsi avoir vendu des œuvres de chacun des artistes exposés sur son stand, et notamment la série « Chapelle » de Yann Kebbi, exercice de style sur la notion de décor multipliant les techniques (collages, monotypes, pastel, photo, gravure, crayonnage…) et démontrant la virtuosité de cet artiste qui a collaboré avec le New Yorker et exposé à Art Basel Unlimited (2 900 €). Nathalie Obadia (Paris, Bruxelles), venue notamment avec des dessins de Roger-Edgar Gillet (entre 9 000 et 11 000 €) se félicitait également de sa première participation.
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Drawing Now persiste et signe
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°630 du 29 mars 2024, avec le titre suivant : Drawing Now persiste et signe