Art moderne

XIXe

Paris redécouvre Boudin

Par Maureen Marozeau · Le Journal des Arts

Le 9 avril 2013 - 370 mots

Le Musée Jacquemart-André propose la première exposition parisienne du peintre depuis 1899.

PARIS - Eugène Boudin (1824-1898) a beau jouir du statut officieux de « maître de Claude Monet », le peintre né à Honfleur (Calvados) n’avait pas eu les honneurs d’une rétrospective à Paris depuis plus d’un siècle. S’il est associé aux manifestations liées à l’impressionnisme, en qualité de précurseur, et si les hommages des musées normands sont fréquents, la diversité de son talent reste mal connue.

Au Musée Jacquemart-André, à Paris, le commissaire Laurent Manœuvre, de la direction générale des Patrimoines, espère « susciter un regain d’intérêt pour un artiste héritier d’une tradition de peinture française issue du XVIIIe siècle ». Comme en témoigne La Prairie (1852), copie d’après Paulus Potter, Boudin fait ses premiers pas d’autodidacte en regardant loin derrière lui. Très vite, il se distingue en retranscrivant d’une patte rapide les effets atmosphériques d’un ciel normand capricieux, avant de devenir l’une des chevilles ouvrières de l’évolution de la peinture française des années 1860 et 1870.

Ses illustrations de la haute société en goguette à Deauville laissent également augurer de l’importance que tiendra la vie parisienne moderne dans les toiles des peintres d’avant-garde. Boudin, pourtant, doit gagner sa vie et répond, à contrecœur, à la demande de ses collectionneurs et de ses marchands et peint des marines plus classiques (voire ennuyeuses), incluses dans l’exposition.
Car, comme l’a souligné Monet, Boudin est au sommet lorsqu’il exécute pochades, aquarelles et pastels sur le vif. Ces ciels, mers et plages réalisés sur le motif dans la pure tradition britannique lui valurent le surnom de « roi des ciels » par Corot.

Grâce à l’entremise de la Galerie de la Présidence, les collectionneurs privés ont été généreux (La Côte de Grâce, 1890), et les musées étrangers ont prêté des œuvres d’importance. Ainsi du sublime Pêcheuses sur la plage de Berck (National Gallery of Art, Washington) retranscrit très justement la lumière cristalline des plages de la Côte d’Opale lorsque le soleil y fait une apparition.

Eugène Boudin

Jusqu’au 22 juillet, Musée Jacquemart-André, 158, bd Haussmann, 75008 Paris, tél. 01 45 62 11 59, www.musee-jacquemart-andre.com, tlj 10h-18h, 10h-20h30 le lundi et le samedi. Catalogue, coéd. Musée Jacquemart-André/Fonds Mercator (Bruxelles), 240 p., 39 €.

Légende photo

Eugène Boudin, Pêcheuses sur la plage de Berck, 1881, huile sur bois, 24,8 x 36,2 cm, Natinal gallery of Art, Washington. © NGA, Washington.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°389 du 12 avril 2013, avec le titre suivant : Paris redécouvre Boudin

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