Collection - Entreprise

Ouvertes au public ou privées, des collections souvent exemplaires

Banques et compagnies d'assurances rivalisent en Europe avec les musées

Par Philippe Régnier · Le Journal des Arts

Le 5 décembre 1997 - 3186 mots

Les collections d’art des banques et sociétés d’assurances ont souvent pour origine la volonté du directeur ou de l’un des représentants de leur conseil d’administration. La collection de la Nationale Suisse Assurances de Bâle a une histoire de plus de cinquante ans. Sous l’impulsion de son directeur, Hans Theler, la compagnie d’assurances a acquis sa première œuvre dès 1944. À la même époque, sa concurrente, La Bâloise, a entrepris une politique d’acquisition d’œuvres d’artistes travaillant dans la région de Bâle, suivant les vœux de son directeur général, Hans Göhner.

Au Tessin, la collection de la Banque du Gothard de Lugano est née en 1968 de la passion de deux hommes : Carlo von Castelberg, représentant de la Banque, et Rudolf Hanhart, conseiller-adjoint, ont décidé de réunir un ensemble de travaux de jeunes artistes suisses, souvent moins conventionnels que ce que le grand public avait coutume de voir à l’époque. À Zurich, l’Union des Banques Suisses (UBS) mène depuis 1972 une politique de commandes artistiques. À côté de ces pionniers, les collections d’arts plastiques des banques et compagnies d’assurances sont souvent nées dans les années quatre-vingt, comme celle de la Société de Banque Suisse, à Bâle. En Espagne, la Fondation La Caixa a décidé de se tourner en 1985 vers la constitution d’une collection d’art contemporain dans un contexte national, alors que, même si le pays connaissait une grande créativité, son réseau de diffusion de l’art d’aujourd’hui n’était pas encore très développé. La Caisse des dépôts et consignations a d’ailleurs suivi son exemple pour son mécénat. Après avoir entrepris, à partir de 1984, une politique active d’acquisition d’œuvres d’art auprès de jeunes artistes sous l’impulsion de Pierre Lebaillif – qui devait décéder quelques années plus tard –, son directeur général, Robert Lion, en a changé l’orientation en 1988. Souhaitant une collection plus structurée, à même d’obtenir une certaine reconnaissance et non liée aux bâtiments gérés par la Caisse, il a fait alors appel à Aline Pujo. D’autres entreprises, en particulier la Schweizer Rück – l’une des plus importantes sociétés de réassurances suisses – ou le Groupe La Bâloise, ont réorienté leur politique d’acquisition à partir de 1987.

La Banque nationale de Paris a réuni une collection de tableaux contemporains entre 1982 et 1992, politique qu’elle a abandonnée en 1993, la même année que la Caisse des dépôts et consignations. Enfin, entre 1995 et 1996, la Société Générale a constitué une collection pour son siège central à La Défense. Au sein de ces entreprises, les acquisitions sont décidées par les dirigeants eux-mêmes ou par une commission ad hoc. Pour la Banque du Gothard, Carlo von Castelberg et Rudolf Hanhart ont ainsi eu toute liberté pour leur politique d’achat, la banque n’ayant jamais exercé aucune pression. Les œuvres du siège central de la Société Générale ont été choisies par la direction générale de la banque (MM. Viénot et Bouton). Chaque succursale de la Société de Banque Suisse mène une politique d’acquisition indépendante, privilégiant les artistes vivant dans la région de son implantation, mais pour tout achat, les responsables locaux doivent obtenir l’accord de Martin Flaig, conseiller basé au siège social de l’entreprise à Bâle, qui veille à la qualité de l’ensemble. Cependant, le principe d’une commission artistique composée de membres de la société et de spécialistes extérieurs est le plus répandu. À la Nationale Suisse Assurances, ce comité réunit le président du conseil d’administration et deux conseillers artistiques, tandis que celui de la Schweizer Rück comprend notamment Bernhard Bürgi, le directeur de la Kunsthalle de Zurich.

 La Bâloise s’est dotée d’une commission artistique en 1987 ; celle de l’UBS, créée en 1972, a coïncidé avec le désir d’une nouvelle orientation de la politique de mécénat. De 1990 à 1993, Suzanne Pagé, François Barré et Jean-Hubert Martin ont siégé à la commission artistique de la Caisse des dépôts et consignations. La collection du courtier d’assurances Gras-Savoye est en revanche directement liée au prix – le “gs art” – qu’il décerne tous les ans. Il est rare que les budgets alloués soient divulgués, même s’ils sont souvent proches de 500 000 francs par an. La Banque du Gothard, par exemple, a toujours négocié ses acquisitions à un prix relativement bas puisque la moyenne s’élève à 3 865 francs suisses (15 500 francs) par toile. Pour sa part, la Caisse des dépôts et consignations a consacré 3,5 millions de francs par an pendant trois ans à la constitution de sa collection d’art contemporain français, au début des années quatre-vingt-dix.

Les artistes du pays
Banques et assurances ont tendance à soutenir plus particulièrement les artistes de leur région ou de leur pays. La Bâloise a ainsi rassemblé la troisième collection d’art bâlois du XXe siècle – après celles du Kunstmuseum et du Kunstkredit du canton de Bâle-ville – où figurent les peintres sombres du début du siècle, l’association “Rot-Blau”, la peinture néo-objective de Niklaus  Stoecklin, le “Grupe 33”, les “peintres gris”, jusqu’aux “jeunes fauves” des années cinquante : Lenz Klotz ou Samuel Burri. Cet ensemble purement local a pris une nouvelle orientation à partir de 1987, en privilégiant dans un premier temps les œuvres sur papier – dessins, aquarelles, gouaches – et, plus récemment, les photographies. Avec l’implantation de La Bâloise dans différents pays, les acquisitions se font aujourd’hui à un niveau international. La collection a pris trois orientations assez prononcées : l’art minimal et conceptuel, avec des pièces de Sol LeWitt, Bruce Nauman ou Richard Serra ; l’expression figurative, la Transavantgarde et les Nouveaux Fauves avec un ensemble important de peintures de Penck, Disler, Cahn, Clemente ou Cucchi. ; enfin, le renouveau du dessin, notamment en Suisse, représenté par Silvia Bächli, mais aussi par la Néerlandaise Marlene Dumas ou le Flamand Luc Tuymans. La collection de “Jeune art suisse” de la Banque du Gothard, l’une des plus importantes dans ce domaine, comprend des œuvres des principaux artistes helvétiques de ces quarante dernières années : Urs Lüthi, Ben Vauthier, Dieter Roth, Daniel Spoerri, Jean Tinguely, Jean-Frédéric Schnyder, Martin Disler, Helmut Federle, John M. Armleder, Adrian Schiess, Sylvie & Chérif Defraoui, Markus Raetz, Rémy Zaugg, Olivier Mosset ou Niele Toroni. Dès le départ, les acquisitions ont porté sur des artistes nés après les années 1920 et actifs après la Seconde Guerre mondiale. Les gravures ainsi que les aquarelles ou les dessins ont cependant été écartés, car les œuvres sur papier résistent mal à une exposition prolongée à la lumière. La collection, qui a fini de s’enrichir au début des année quatre-vingt-dix, compte aujourd’hui 415 œuvres de 211 artistes, acquises dans 104 galeries.

La Schweizer Rück a également constitué un bel ensemble d’art suisse jusqu’en 1987. Avec le projet immobilier de son siège social du Mythenschloss, à Zurich, a débuté une véritable réflexion sur la collection. Celle-ci comporte aujourd’hui des pièces de Martin Disler, Olivier Mosset ou Meret Oppenheim. Les acquisitions d’artistes helvétiques se poursuivent, les succursales à l’étranger achetant également peintures et sculptures de créateurs locaux. La Nationale Suisse Assurances, après l’achat d’un paysage de 1899 peint par le Bâlois Hans Sandreuter dans une tradition très dix-neuvième siècle, a acquis des tableaux d’Amiet, Auberjonois ou Varlin. Dès l’origine, il avait été décidé de rassembler des pièces d’artistes suisses, et cette ligne ne s’est jamais démentie. Les créateurs bâlois ont toujours été un peu plus privilégiés. “Il est plus rapide pour nous de nous rendre dans les galeries de la ville”, souligne Verena Widmer, qui fait partie de la commission d’achat de la société. “La Banque s’intéresse surtout à des artistes, pas à des noms”, ajoute-t-elle.

De son côté, la Société de Banque Suisse a réuni en moins de vingt ans un ensemble de plus de 2 000 œuvres, dont près de 200 peintures suisses. La Caisse des dépôts et consignations a, quant à elle, privilégié les artistes français. À partir de 1984, elle a acquis des créations de Denis Laget, François Martin, Loïc Le Groumellec ou Philippe Favier. La seconde collection, de 1990-1993, compte cinquante-huit œuvres dues à vingt et un artistes français ou vivant en France parmi les plus représentatifs de la création des années quatre-vingt, avec des pièces d’Absalon, Toroni, Verjux, Frize, Bustamante, Boltanski, Les Ready Made appartiennent à tout le monde, Rutault, Varini, Baquié,  Bertrand... En Espagne, la Fondation La Caixa a cherché à rassembler des œuvres qui soient à la fois représentatives de la création artistique contemporaine et significatives sur le plan culturel et artistique à l’échelle du pays. Trois artistes sont justement emblématiques de l’orientation des acquisitions : Antoni Tàpies, Georg Baselitz et Bruce Nauman, références à la figuration, au signe et à l’image. L’art espagnol y est encouragé et toujours mis en perspective avec des œuvres représentant les grandes tendances internationales. Aux côtés de Tony Cragg, Susana Solano, Katharina Fritsch, Cindy Sherman, Ana Laura Aláez ou Carmen Calvo, Christian Boltanski est l’un des rares Français à être entré dans cette collection de très haut niveau.

En Belgique, la collection de la Banque Bruxelles Lambert, à Bruxelles, a été amputée en 1987 à la suite d’une succession. L’ensemble reste cependant très important – plus de 3 000 œuvres, dont 1 500 majeures –, et la banque a renforcé ses achats d’art contemporain. Depuis quelques années, les banques et sociétés d’assurances se sont orientées vers la constitution de collections de photographie. La Banque du Gothard a ainsi débuté dans les années quatre-vingt un second ensemble de travaux qui est venu se substituer au premier. Fernando Garzoni, photographe et collectionneur, à l’époque président du conseil d’administration de la banque, et Guido Magnaguagno, membre de la direction et conservateur au Kunsthaus de Zurich, ont commencé à acheter des photographies suisses. La collection comprend aujourd’hui près de 250 clichés de 63 auteurs, un ensemble hétérogène qui réunit aussi bien Fischli & Weiss, Balthasar Burkhard, Robert Frank que René Burri, Beat Streuli, Annelies Strba, Alex Silber ou Hannah Villiger.

De même, la Caisse des dépôts continue d’enrichir une deuxième collection, débutée en 1993 : composée exclusivement de photographies internationales, elle couvre un champ extrêmement large, de Sally Apfelbaum à Thomas Struth, d’Alain Bublex à Guy Limone ou de Martine Aballéa à Andy Goldworthy. Enfin, La Bâloise s’est tout récemment engagée dans une politique d’acquisition de photographies, notamment des œuvres du Canadien Jeff Wall ou de la Néerlandaise Inez von Lansweerde. La compagnie d’assurances a même acheté dernièrement cinq vidéos de Pipilotti Rist pour l’un de ses nouveaux bâtiments. En règle générale, ces collections n’ont pas de statut particulier et ne sont pas capitalisées. Celle de la Banque du Gothard pourrait cependant être liée, à terme, à la Fondation de la Banque qui gère un espace d’exposition à Lugano. Ceci n’est pas exceptionnel : la Banque Constant a son propre espace d’exposition à Genève, tout comme la Société Générale à Paris, à La Défense. La collection de la Caisse des dépôts a d’abord été exposée en 1992 à Paris, rue Jacob, dans un espace prévu pour l’accueillir régulièrement. Depuis sa fermeture en 1994, elle se trouve aujourd’hui au Musée d’art moderne de Saint-Étienne, où elle a été déposée pour dix ans. La Fondation La Caixa gère deux espaces, à Barcelone et Madrid, où sont présentées, en alternance avec des expositions thématiques temporaires, les œuvres issues de son fonds.

Architecture
Nombre de banques et de sociétés d’assurances font appel à des artistes à l’occasion de programmes d’architecture. L’Union des Banques Suisses (UBS), à Zurich, mène depuis 1972 une politique de commandes liées à des constructions de bâtiments, agences ou centres de réunion, par exemple. À ce jour, près de quarante œuvres ont ainsi été réalisées, aussi bien en Suisse que dans les autres pays où la banque est implantée. L’enveloppe accordée à ce programme correspond généralement à 1 % du coût total de la construction. La commission artistique de l’UBS est aujourd’hui composée de neuf membres : afin de gagner à la fois du temps et de l’argent, l’artiste est choisi directement, sans concours ni condition de nationalité. “L’art ne connaît aucune frontière”, estime le directeur de la commission, Toni Schönenberger.

Les artistes retenus sont souvent de stature internationale, à l’image de Jenny Holzer, Sol LeWitt, Dan Flavin, Günther Förg ou encore Felice Varini, qui est intervenu dans le siège bâlois de l’UBS conçu par Mario Botta. Selon Toni Schönenberger, “cet ensemble constitue par sa qualité l’un des plus importants de Suisse”. Partenaire du projet de la Grande Arche de La Défense, la Caisse des dépôts et consignations a acquis en 1984 douze étages de la paroi nord, les vingt-trois autres étant la propriété de la compagnie d’assurances AXA. Les deux groupes ont alors commandé pour le monument quarante et une œuvres à autant d’artistes contemporains, choisis par un comité réunissant Gérard Thurnauer, Sylvie Boissonnas, Maurice Benhamou, Jean Fournier et Henri Sylvestre. Le groupe AXA est ainsi propriétaire aujourd’hui d’une collection où figurent Gerhard Merz, Stéphane Bordarier, Dennis Oppenheim, Georges Rousse, Jochen Gerz, Gérard Traquandi, Sam Francis, Jan Voss, Gottfried Honneger, Gloria Friedman, Tony Soulié et Jean-Paul Riopelle. Entre 1995 et 1996, la Société Générale a acquis environ 120 œuvres originales et une centaine de lithographies pour son siège central à La Défense. Destiné notamment à permettre une meilleure identification de chaque étage de la tour, l’ensemble réunit des artistes tels qu’Alechinsky, Charlton, Venet, Honegger, Nemours, Garouste, Viallat, Flanagan ou Tàpies.

Des créations ont en outre été commandées à différents artistes : Tom Carr pour le hall central, Felice Varini pour un espace de circulation, des monochromes de Gottfried Honegger pour le foyer de la salle de conférences, ou une série de verres gravés de Philippe Favier. La Bâloise finance aussi de temps en temps des commandes publiques. La construction d’un bâtiment administratif par les architectes Diener & Diener, sur la place Picasso, s’est accompagnée de la commande d’une pièce à Luciano Fabro, Giardino all’italiana. En ce moment, La Bâloise lance une commande pour une place de la ville, destinée avant tout aux jeunes créateurs : “Il est difficile pour les jeunes artistes de se faire connaître et nous essayons de les aider”.

Les difficultés de l’exposition publique
L’installation de ces œuvres n’est pas toujours exempt de réactions. En dix ans, la baronne Lambert a rassemblé à titre personnel plus de trois cents photographies contemporaines, pour la plupart réalisées ces trente dernières années. Gordon Matta Clarck y côtoie Cindy Sherman, Matthew Barney, Jeff Wall, Bernd et Hilla Becher ou encore Robert Mapplethorpe. Cette collection a pourtant subi les foudres du directeur de la filiale genevoise de la banque qui devait l’accueillir (lire le JdA n° 32, janvier 1997). Estimant “qu’une banque n’est pas un musée”, il a exigé voici un an que les œuvres quittent le bâtiment conçu par Mario Botta. Depuis, la Lambert Art Collection est présentée régulièrement dans les musées d’Europe, et actuellement au Muhka d’Anvers. Pour la Société Générale, qui a d’emblée banni tout mode d’expression d’avant-garde, comme les installations ou la vidéo, il s’agissait de constituer une collection “classique”, à l’image de l’entreprise, l’important étant que ‘“le client ait l’impression de visiter une belle banque”.

Les collections sont presque toujours déployées dans les espaces collectifs des établissements : restaurants d’entreprise, salles de conférences, halls d’entrée, couloirs, voire vitrines donnant sur la rue. Il en va ainsi pour les deux collections de la Banque du Gothard, mises en dépôt dans les succursales ainsi qu’au siège de Lugano, un nouveau bâtiment conçu par Mario Botta. À Bâle, Cenodoxus, retable d’Issenheim, une grande pièce de Jean Tinguely, accueille les visiteurs du nouveau siège de la Nationale Suisse Assurances. Pour Philipp Senn, chargé des relations publiques du groupe La Bâloise, “le but d’une grande société n’est pas seulement de gagner de l’argent mais aussi de mener une politique sociale. Il est également important de prendre en compte le regard que les artistes portent sur la vie”. Aussi, cette collection n’a-t-elle pas été constituée pour être confinée dans le bureau du directeur. Les employés sont au contraire mis en contact avec les œuvres, qui sont installées dans les lieux de passage, les couloirs, les salles d’attente ou les salles de conférences. Les commandes de la Schweizer Rück aux artistes pour ses bâtiments cherchent à créer un dialogue entre l’entreprise, ses clients et ses employés. À l’UBS, la collaboration entre les architectes, les responsables des immeubles et leurs destinataires tend à en faire des lieux d’accueil pour des interventions artistiques de très haute qualité. Des opérations destinées à leurs collaborateurs sont souvent organisées par ces entreprises.

La Société Générale met en place un programme de conférences ou de rencontres avec les artistes de la collection. Les employés de la Banque du Gothard peuvent bénéficier à la demande de visites guidées des collections, notamment le dimanche. Parfois même, le collaborateur peut librement aller y choisir une gravure, une lithographie ou une photographie pour son propre bureau, comme à La Bâloise ou à l’UBS. Lors d’une communication aux Journées internationales du management culturel de Saint-Gall en 1996, Toni Schönenberger a largement développé les motivations de l’UBS : “Le capital principal d’une entreprise est constitué par ses employés. L’encouragement, le perfectionnement et la motivation des collaborateurs sont donc essentiels. L’environnement de travail doit également être stimulant. Les offres culturelles, comme des expositions, des concerts, des lectures ou des interventions artistiques sur les lieux de travail, contribuent à élargir l’horizon et sont un bouillon de culture pour les idées”. Le soutien aux artistes est une des autres motivations de ces entreprises. Pour Otto Kern, membre de la commission artistique de la Schweizer Rück , il s’agit aussi de “soutenir directement la création artistique à travers des acquisitions”, tandis que Martin Flaig, de la Société de Banque Suisse, entend “encourager les jeunes artistes pour qui la vie n’est pas facile”.

Dans le catalogue de l’exposition de sa collection à Locarno en 1991, dans le cadre des “Grandes collections suisses : une sélection”, Hans Theler, de la Nationale Suisse Assurances, allait plus loin encore en déclarant que “l’encouragement de la culture ne doit plus être un nobile officium, mais une contribution à part entière”. Le but avoué de la compagnie d’assurances est d’ailleurs de promouvoir l’art suisse : sa collection a  été présentée à la Kunsthalle de Zoug et au Centre Culturel Suisse à Paris. Les œuvres acquises par la Caisse des dépôts et consignations devaient également jouer un rôle dans la diffusion de la création contemporaine française à travers des expositions, comme ce fut le cas à Séville, Lisbonne et Moscou.

La Bâloise Assurances, Picassoplatz, Bâle, tél. 41 61 285 84 79
Banque SNVB, 11 rue d’Aguessau, 75008 Paris, tél. 01 40 07 44 00
Caisse des dépôts et consignations, 13 quai Voltaire, 75006 Paris
Espace Écureuil, Caisse d’épargne de Midi-Pyrénée, 3 place du Capitole, Toulouse, tél. 05 61 29 83 00
Fondation Galleria Gottardo, Viale S. Franscini, Lugano, tél. 41 91 808 19 88
Fundació La Caixa, Via Laietana 56, Barcelone, tél. 34 3 404 50 00 ; Calle Serrano 60, Madrid, tél. 34 1 435 48 33
Kunsthalle der Hypo-Kulturstiftung, Theatinerstraße 15, Munich, tél. 49 89 22 44 12
Nationale Suisse Assurances, Steinengraben 41, Bâle
Schweizer Rück, Mythequai 50/60, Zurich, tél. 41 1 285 21 21
Société Générale, Espace 21, 30 place Ronde, Paris-La Défense, tél. 01 42 14 55 92

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°49 du 5 décembre 1997, avec le titre suivant : Ouvertes au public ou privées, des collections souvent exemplaires

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