Ventes aux enchères

La Deutsche Bank vend les bijoux de famille

Par Alice Fiedler · lejournaldesarts.fr

Le 12 octobre 2020 - 476 mots

FRANKFURT /ALLEMAGNE

La banque continue à céder quelques-unes des œuvres de son immense collection d’art tout en faisant quelques achats.

Ernst Ludwig Kirchner, Unser Haus, 1918-1922, huile sur toile, 91 x 120 cm. © Ketterer Kunst.
Ernst Ludwig Kirchner, Unser Haus, 1918-1922, huile sur toile, 91 x 120 cm.
© Ketterer Kunst

La Deutsche Bank liquide ses actifs artistiques. Elle va vendre 200 pièces de sa collection, constituée d’œuvre d’art moderne et d’après-guerre, au cours des trois prochaines années. 

La première vacation aura lieu le 22 octobre chez Christie’s à Paris et Londres, puis le 11 et 12 décembre à la maison de ventes Ketterer à Munich. Parmi les artistes, se trouvent Lyonel Feininger, Wassily Kandinsky, August Macke, Egon Schiele et Ernst Ludwig Kirchner. Le montant est estimé à quelques millions d’euros. Une partie du produit de la vente servira à l’achat d’art contemporain et émergeant, en particulier d’œuvres sur papiers et photographies.

« Les travaux sur papier sont, d'une part, une forme très innovante. Souvent, les premières idées naissent sur papier avant de devenir des peintures et d’autre part, c'est adapté au milieu des entreprises, car les œuvres papiers s'intègrent bien dans les bureaux, elles n'ont pas besoin d'être stockées, » explique un représentant de la Deutsche Bank (DB) au Journal des Arts. Selon leur concept, intitulé Art Works, « l'art doit être accroché sur le lieu de travail, être visible, » dit-il et ajoutant que les œuvres mises en vente avaient « disparu dans des entrepôts, elles ne pouvaient plus être exposées. » 

Il se trouve que la banque a surtout moins de murs pour accrocher ses oeuvres. En septembre, elle a déclaré la fermeture de 100 agences, soit près de 20 % de ses locaux. « En 1989, après la chute du mur, nous avons ouvert d'un seul coup de nombreuses agences à l'Est (il n'y en avait pas auparavant) et acheté beaucoup d'œuvres d'art pour y exposer pendant cette période. Aujourd'hui, nous réduisons le nombre d’agences. », explique la Deutsche Bank.

La collection, créée en 1979, comprenait 59 000 pièces. C’est l’une des plus grandes collections d’entreprise au monde. La Deutsche Bank en avait déjà vendu 4 000, parmi lesquels le triptyque de Gerhard Richter Faust (1981) estimé à 17 millions d’euros. Ils comptent en vendre 5 000 de plus, dit Friedhelm Hütte, responsable des activités artistiques de la DB, à la Süddeutsche Zeitung.

La banque ne veut pas totalement se désengager. Elle a ainsi acquis sur l’édition en ligne de Frieze London quatre œuvres issues d’artistes nés après 1970. Les œuvres achetées sont de l'artiste canadienne Kapwani Kiwanga, de l'artiste américaine Erin O'Keefe, l'artiste portugaise Gabriela Albergaria et l'artiste iranien Nima Nabavi. 

La DB n’est pas la seule à vendre de l’art de sa collection. La banque italienne Unicredit avait cédé une grande partie des œuvres de son importante collection en 2019, et en Allemagne en 2010, deux ans après la crise financière, la Commerzbank a vendu la sculpture de Giacometti L’Homme qui marche (1960) qui a battu un prix record chez Sotheby’s pour 74 millions d’euro. 
 

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