NEW YORK (ETATS-UNIS) [27.08.10] – Marque de prestige, amélioration du cadre de travail, avantage fiscal, élan philanthropique ou encore source de revenus pendant les périodes de crise économique, les grandes entreprises collectionnent les œuvres d'art pour diverses raisons.
Depuis quelques années, les grandes entreprises et banques accumulent les oeuvres d'artistes modernes et contemporains qui font envier de nombreux musées. Mais quelles sont les véritables motivations de cet investissement ? L'Associated Press apporte des éléments de réponse.
Un grand nombre d'entreprises voient la constitution d'une collection d’œuvres d'art comme un soutien aux artistes contemporains affirmés ou émergents. Ici réside la dimension philanthropique de l'investissement. Elles peuvent ainsi prêter leurs oeuvres aux musées ou aux galeries pour des expositions. De l'autre côté, d'autres considèrent l'art comme démonstration de richesse.
Parfois, l'art est utilisé pour animer le lieu de travail. Les murs sont ainsi ornés d’œuvres plus ou moins abstraites pour créer un cadre et un environnement de travail plus stimulant pour les employés et clients. Les locaux des entreprises deviennent ainsi des sortes de musées miniatures. C'est le cas de la Deutsche Bank qui a rassemblé depuis les années 1970 un trésor de plus de 56 000 oeuvres d'artistes aussi célèbres que Joseph Beuys, Henri Matisse, Lucian Freud ou Jeff Koons, accrochés sur les murs de leurs succursales dans plus de 48 pays à travers le monde.
Mais lorsqu'en temps de crise les entreprises font faillite, leur collection devient une véritable source de revenus et une manne pour les maisons de vente aux enchères. En décembre 2009, la vente d'une partie de la collection de la compagnie aérienne italienne Alitalia en difficulté a rapporté aux administrateurs 1,2 millions d'euros.
Investir dans l'art en période prospère et vendre dans les moments difficiles n'est pas une pratique récente. En 1940, le président d'IBM achetait des oeuvres de Frida Kahlo et autres artistes contemporains pour décorer le pavillon IBM à l'exposition universelle de 1939 à New York. En 1991, alors que l'entreprise est en crise, il vend sa collection chez Sotheby's pour 31 millions de dollars.
La vente de la collection Lehman Brother's chez Sotheby's New York et Christie's Londres à l'automne prochain avec des oeuvres de Damien Hirst ou Gerhard Richter devrait rapporter 12 millions de dollars pour payer les créanciers de la banque qui a fait faillite en 2008. Une somme importante certes, mais infime comparée aux quelques 613 milliards de dettes de la société.
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A quoi servent les collections d’art des entreprises ?
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