Nord-Est - Quoi de neuf ?

A l’Est il y a du nouveau. Nul n’a en effet pu ignorer l’ouverture du Centre Pompidou à Metz qui, avec « Chefs-d’œuvre ? », propose durant tout l’été une magistrale exposition réunissant pas moins de 780 œuvres, dont des pièces majeures de la collection parisienne, le tout dans un équipement flambant neuf. Ce nouveau lieu sera-t-il à même de modifier la géographie du tourisme culturel, qui avait jusque-là tendance à délaisser Metz, où les musées de la Cour d’Or (70e) méritent pourtant le détour et grimpent de 6 places dans notre classement ? 

Les amateurs d’Art nouveau poursuivront sans aucun doute leur chemin vers Nancy, la rivale lorraine, où le musée de l’École de Nancy (94e) consacre une exposition au peintre et décorateur méconnu Camille Martin (1861-1898). Sa mort prématurée a mis fin à une brillante carrière de touche-à-tout, placée sous le signe de la nature. Si le musée des Beaux-Arts de la ville, qui se classe dans le Top 20 des musées français (19e), ne présente pas d’exposition estivale, les amateurs de peinture ancienne ne manqueront pas d’aller (re)découvrir des toiles de Pérugin, Tintoret, Caravage, Vouet, Boucher ou Delacroix…

Cet été, la Lorraine ne manque pas d’attrait en matière culturelle. Près de la frontière allemande, le château de Malbrouck, à Manderen, ouvre ses espaces à la sculpture monumentale des nanas de Niki de Saint Phalle. À Vic-sur-Seille, ville natale de Georges de La Tour, le musée éponyme (59e), bâti autour de l’un des chefs-d’œuvre du peintre, Saint-Jean Baptiste dans le désert, et détenteur d’une belle collection de peinture française offerte par un généreux donateur, sort de son champ et consacre sa présentation d’été au peintre messin Camille Hilaire (1916-2004), auteur de décors publics et religieux de la région. 

Pour l’art contemporain, il faudra pousser plus au sud, à Épinal, dans les Vosges, où François Morellet fait l’objet d’une rétrospective de ses soixante années de création, montée au Musée départemental d’art ancien et contemporain (156e). En Alsace, Erstein, au sud de Strasbourg, accueille depuis 2008, au milieu d’un parc de 5 hectares, le musée privé dédié à la collection d’art contemporain de l’entreprise Würth (non classé). Le thème de ses expositions privilégie les échanges artistiques entre la France et l’Allemagne avec, cet été, la mise en avant de l’axe artistique « Paris-Karlsruhe-Berlin ». Mais c’est à Strasbourg que se trouve le musée leader de la région, qui est aussi 9e au plan national, soit le musée d’Art moderne et contemporain, qui présente de manière temporaire quarante années de travail du sculpteur britannique Richard Deacon. 

L’axe Besançon (32e) – avec la présentation de la collection de dessin contemporain réunie par Florence et Daniel Guerlain –, Dijon (14e), Châlons-en-Champagne (164e), Reims (44e) offre également un parcours de musées généralistes de haute qualité.

Plus au Nord, si le soleil se fait plus rare, les musées brillent par leurs atouts. Hormis la chaleureuse Piscine de Roubaix (11e), où le travail de dessinateur de l’écrivain Pierre Loti est à l’honneur, il faut aussi filer jusqu’au musée du Cateau-Cambrésis (22e et premier musée dans les villes de moins de 20 000 habitants). Dédié à Matisse, il présente cet été le travail du Hongrois Janos Ber, inscrit dans le sillage du maître. Enfin, il ne faudra pas manquer la présentation inédite d’un grand cycle de peinture baroque signé de l’Italien Finoglio (1590-1645). Prêté exceptionnellement au Palais des Beaux-Arts de Lille (20e, et 13 places de perdues) par un musée du sud de l’Italie, il est ici exposé dans une scénographie signée par le cinéaste Alain Fleischer.