Sans être rétrospective, l’exposition de François Morellet que présente cet été le musée spinalo-vosgien offre à voir comme un parcours mode d’emploi de la démarche de l’artiste.
Figure singulière d’un art dadao-géométrico-minimaliste, l’artiste n’a de cesse depuis plus de soixante ans d’inventer toutes sortes de procédures et de protocoles qui le conduisent à concevoir les situations plastiques les plus inattendues.
Passé maître dans l’art et la manière de tirer un trait, de décliner un angle, de déjouer la rectitude d’une trame, de faire plier une grille, onduler un néon, glisser un élément sur lui-même ou sur un autre, etc., Morellet s’est imposé comme un artiste tout à la fois créateur de systèmes et fauteur de troubles plastiques. L’ensemble des œuvres réunies à Épinal est un vrai festival de figures composées qui déclinent parmi d’autres Geometrees, Grivoiseries, symboles sociopolitiques et autres noces lunatiques du carré et du tondo.
Adossé au rationalisme d’une pensée paradoxalement toujours en débandade, l’art de Morellet est requis par un amour fou de la forme et de la déformation. Par-delà les apparences, son œuvre est un perpétuel hommage à nombre de ses aînés – de Rembrandt à Malevitch en passant par Lamour et Monet – sur lesquels il porte un regard attendri, décalé et prospectif. L’occasion de cette exposition est l’installation d’un π rococo de façade en néon vrillé sur le front du musée, une autre façon de pirouette tout à fait lumineuse, ludique et réjouissante.
« François Morellet. Mes images », musée départemental d’Art ancien et contemporain, 1, place Lagarde, Épinal (88), www.vosges.fr, jusqu’au 11 octobre 2010.
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François Morellet : mode d’emploi
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°626 du 1 juillet 2010, avec le titre suivant : François Morellet : mode d’emploi