Art Italien - Vittorio Sgarbi a tout juste renoncé à son poste de sous-secrétaire d’État à la culture en raison de nombreux scandales, mais pas à son esprit de provocation.
Le sulfureux historien de l’art italien est ainsi à l’origine de cette exposition consacrée à la délicate question des liens entre le régime mussolinien et le monde artistique. Jamais les mots « art » et « fascisme » n’avaient ainsi été réunis pour rendre compte de la riche production des artistes de la Péninsule au cours des deux décennies de dictature. Cette dernière les aura évidemment influencés en exploitant leurs œuvres ainsi que le langage architectural à des fins de propagande. Mais à la différence des régimes nazi et soviétique à la même époque, le régime fasciste n’a pas imposé un art officiel ni pourchassé un prétendu « art dégénéré ». Une variété de styles voit ainsi le jour au cours des décennies 1920 et 1930 au sein d’un paysage artistique foisonnant et dynamique, caractérisé par des expressions et des courants multiples. « Ils furent, jusqu’aux années 1980, victimes d’une véritable damnatio memoriae, expliquent les commissaires de l’exposition, car injustement assimilés aux années noires de la dictature. » Les expositions se sont multipliées ces dernières années pour réhabiliter l’art de cette période sans jamais explicitement se pencher sur le lien entretenu avec le pouvoir alors en place. C’est le but de cette exposition qui rassemble 400 œuvres d’artistes et d’architectes de premier plan tels que Mario Sironi, Carlo Carrà, Adolfo Wildt, Arturo Martini, Marino Marini, Massimo Campigli, Achille Funi, Fortunato Depero, Tullio Crali. Elles sont issues de collections publiques et privées, mais aussi du Mart où de grands chefs-d’œuvre côtoient de nombreux documents d’archives. Huit sections chronologiques et thématiques abordent aussi bien « Les avant-gardes et le Futurisme », que « L’architecture et son rapport à l’art », « L’image du pouvoir » ou encore « Le système artistique » à travers l’organisation par le régime d’expositions, de quadriennales, de biennales et de concours.
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L’art sous Mussolini
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°777 du 1 juillet 2024, avec le titre suivant : L’art sous Mussolini