METZ
Pour fêter les dix ans du Centre Pompidou-Metz, Emma Lavigne, ancienne directrice du lieu, s’intéresse à l’œuvre d’un monstre sacré de l’art contemporain : Yves Klein.
L’exposition prend le parti d’explorer les liens qui unissaient l’artiste, au-delà du Nouveau Réalisme, à un réseau plus large d’artistes internationaux partageant la même soif de renouveau après la Seconde Guerre mondiale. Si cette très riche exposition démontre que Klein était un artiste résolument international en exposant les affinités théoriques, esthétiques et plastiques qu’il a développées avec de nombreux artistes, notamment des groupes Gutai (Japon), ZERO (Allemagne) et d’artistes italiens comme Fontana et Manzoni, l’œuvre du « peintre de l’espace » s’efface toutefois derrière celles de ces artistes avec lesquels il est mis en dialogue. Si l’exposition est référencée et didactique, les œuvres des fondateurs du groupe ZERO (Heinz Mack, Otto Piene et Günther Uecker) et celles de Fontana, trop nombreuses, prennent souvent le pas sur celles, en retrait, de Klein.
Le parcours de l’exposition, dont la scénographie cherche à donner à voir la recherche de l’immatériel, se structure en neuf sections thématiques assez inégales. Partant de la « tabula rasa » d’après-guerre pour arriver à l’exploration du cosmos, l’exposition aborde les principales caractéristiques de l’œuvre de Klein en y associant des œuvres collaboratives ou d’autres artistes dont les recherches esthétiques, politiques ou spirituelles se rejoignent. Le visiteur est invité à découvrir des aspects moins connus du travail de Klein, comme son très beau projet utopique d’Architecture de l’air réalisé avec Claude Parent.
La dernière section, intitulée « Visions cosmiques », propose une scénographie immersive plus convaincante que les autres. Elle plonge le visiteur dans l’obscurité et l’invite à une méditation sur la place de l’être humain dans le cosmos. Se démarque dans cette partie une installation hypnotique d’Otto Piene appartenant à la série des Ballets de lumière : une magnifique chorégraphie lumineuse et mécanique !
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Klein effacé par ses contemporains
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°736 du 1 septembre 2020, avec le titre suivant : Klein effacé par ses contemporains