D’étranges figures comme en navigation dans l’espace et qui n’occupent qu’une petite partie du champ iconique : l’œuvre peint de Djamel Tatah s’est enrichi depuis deux ou trois ans de compositions d’un nouveau genre.
Ces figures procèdent toujours de la même économie de moyens, témoignant de la volonté encore plus appuyée de l’artiste de ne pas laisser le sujet prendre le pas sur la peinture. Fidèle en cela à Manet qui déclarait : « La peinture n’est autre chose que la peinture, elle n’exprime qu’elle-même. »
Quelque chose d’une chorégraphie est à l’œuvre dans ces peintures qui les charge d’une dynamique nouvelle, retenue jusque-là, et qui vient en contrepoint de ses compositions plus statiques. L’accrochage que propose cet été le Creux de l’enfer d’un ensemble de peintures de périodes différentes joue de cette différence et confère à l’exposition un rythme singulier. Si les figures représentées par l’artiste sont celles de tous les âges de l’homme, elles offrent à voir une sorte de gestuelle universelle à laquelle surenchérit la technique de la peinture à la cire employée depuis la plus vieille Antiquité.
L’art de Djamel Tatah est requis par le temps. Non celui qu’égrène le chronomètre et que scande son aiguille, mais celui, bien plus étal, qui détermine l’espace et qui instruit la peinture d’une étendue. L’exemple est ici celui des grands fresquistes, de Giotto à Rivera, dans leur rapport au mur et à l’architecture et la question obsédante de la représentation du corps dans l’espace.
« Djamel Tatah », le Creux de l’enfer, vallée des Usines, Thiers (63), www.creuxdelenfer.net, jusqu’au 12 septembre 2010.
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Djamel show
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°626 du 1 juillet 2010, avec le titre suivant : Djamel show