BRUXELLES / BELGIQUE
Bozar, le Palais des beaux-arts de Bruxelles, accueille deux expositions importantes consacrées au siècle de Bruegel : la première rétrospective consacrée au jadis célèbre Bernard van Orley et un ensemble d’estampes produites dans les Pays-Bas méridionaux.
Il y 450 ans, Pieter Bruegel l’ancien s’éteignait. La grande exposition consacrée aux peintures de cet artiste star s’est tenue au Kunsthistorisches Museum de Vienne, qui dispose du fonds le plus important de ses tableaux. Inextricablement lié à Bruxelles, où il s’est installé en 1563 après avoir vécu à Anvers, la capitale belge ne pouvait manquer de célébrer à son tour le peintre.
Bozar accueille ainsi deux expositions importantes consacrées au siècle de Bruegel. La première est l’occasion de découvrir son aîné, Bernard van Orley. Inconnu du grand public, cet artiste, qui fut pourtant célébré en son temps comme un artiste majeur, bénéficie de sa première rétrospective mondiale (jusqu’au 26 mai 2019).
En parallèle se tient une autre exposition passionnante consacrée aux estampes produites dans les Pays-Bas méridionaux, signées par Bruegel lui-même mais aussi par ses contemporains tels Lucas van Leyden ou Michiel Coxcie. On redécouvre des pièces iconiques comme le fameux Rhinocéros de Dürer. Puisées dans le fonds de la Bibliothèque royale de Belgique, ces gravures illustrent une époque profondément marquée par l’essor de l’estampe qui bouleversa la création artistique mais également la transmission du savoir et la circulation des images.
À quelques kilomètres de Bruxelles, la région du Pajottenland s’est aussi mise au diapason. Ses paysages furent foulés par Bruegel et on retrouve d’ailleurs dans ses toiles des édifices patrimoniaux comme l’église Sainte-Anne de Pede-Sainte-Anne et le moulin de Pede-Sainte-Gertrude. Mais l’idée, cette fois, a été d’appréhender Bruegel à travers le prisme de son héritage parmi les artistes modernes et contemporains. Dans une exposition intitulée « La fête des fous », le château de Gaasbeek accueille des toiles d’artistes de l’entre-deux-guerres tels Ensor, Permeke et Jean Brusselmans. Si les parallèles formels et iconographiques entre ces derniers et Bruegel sont tout à fait pertinents, ils le sont beaucoup moins en ce qui concerne les artistes contemporains invités qui nous laissent un peu sur notre faim. Le parcours extérieur de sept kilomètres ponctué d’interventions de designers, d’architectes et d’artistes d’aujourd’hui est aussi assez inégal.