CLEVELAND / ÉTATS-UNIS
Des chercheurs auraient trouvé une technique, fiable à 96 %, pour distinguer le coup de pinceau d’un peintre.
L’intelligence artificielle dans le domaine de l’authentification d’œuvres d’art n’est pas nouvelle, mais la méthode innovante testée par l’équipe de chercheurs de la Case Western Reserve University promet une fiabilité plus élevée. En utilisant l’imagerie 3D et l’IA, ces derniers ont pu mieux repérer les différentes « mains » dans une toile ou une aquarelle.
Au départ, les chercheurs ont demandé à des étudiants du Cleveland Institute of Arts de peindre quatre fleurs jaunes identiques. Les peintures ont été analysées à l’aide d’un profilomètre optique confocal chromatique, un outil habituellement utilisé pour l’analyse des surfaces de différents matériaux. Les résultats obtenus ont été introduits dans un réseau neuronal convolutif – les neurones de l’intelligence artificielle – afin de déterminer les caractéristiques uniques des coups de pinceau d’un individu, la « main » de l’artiste, l’équivalent de ses empreintes digitales.
La manière dont les schémas cérébraux et les mouvements du système nerveux sont traduits, sur la surface tridimensionnelle de la toile, a pu être établie. « Les écailles courtes, même aussi petites que le diamètre d’un poil de pinceau, étaient la clé pour distinguer de manière fiable les artistes. Ces résultats sont prometteurs pour l’attribution dans le monde réel, en particulier dans le cas des ateliers », explique le physicien Kenneth Singer, à l’origine de l’étude.
Une nouvelle expérience va être menée avec les étudiants de Cleveland pour déterminer si l’intelligence artificielle est capable d’identifier plusieurs mains sur une même œuvre. Ce niveau de précision permettrait aux historiens de l’art de savoir si une toile a été réalisée par un artiste seul, ou avec le concours de ses assistants.
« L’objectif est d’affiner la méthode sur le long terme », déclare Singer, en l’associant à d’autres méthodes. Les chercheurs collaborent actuellement avec la compagnie madrilène Factum Arte, pour lier la nouvelle technologie à leur imprimante 3D Lucida, dans le but d’analyser le Portrait du cardinal Juan de Tavera (1609) d’El Greco, endommagé puis restauré après la guerre civile espagnole.
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Une nouvelle méthode d’intelligence artificielle pour repérer la « main » d’un artiste
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