PARIS
Due au Japonais Kengo Kuma, la nouvelle gare Saint-Denis-Pleyel marque la première étape du Grand Paris Express, projet de transport et d’aménagement urbain d’une ampleur inédite.
C’est un nouveau hub de transports au nord de la capitale qui a été inauguré au début de l’été. Conçue par l’architecte japonais Kengo Kuma, la gare Saint-Denis-Pleyel est le terminus de la ligne 14 du métro qui, relie désormais, le nord de la capitale à l’aéroport d’Orly, au sud. D’ici 2031, cette nouvelle station accueillera trois nouvelles lignes (les 15, 16 et 17), soit 250 000 voyageurs qui transiteront chaque jour par ses quais. Le bâtiment qui semble émerger du sol, culmine à 35 mètres de hauteur. Ses cinq niveaux de façade habillée de parois de verre et de lames de bois de chêne se déplient tel un origami et se prolongent par un imposant parvis ouvert sur le quartier. Car c’est un véritable projet urbain qui a été dessiné : un pont de 700 mètres de long est réservé à la circulation des piétons et des véhicules. L’ouvrage d’art franchit les 48 voies du réseau ferroviaire nord-parisien et les autoroutes A1 et A86.
Si Kengo Kuma a beaucoup construit dans l’Hexagone, on lui doit surtout des bâtiments culturels à Marseille, Besançon et à Boulogne-Billancourt (rénovation-extension du Musée Albert-Kahn). Pour la gare de Saint-Denis Pleyel, l’architecte a imaginé un puits de lumière qui traverse le bâtiment sur 28 mètres de hauteur, un immense atrium qui s’enfonce jusqu’au quatrième sous-sol. Tout en transparence et en légèreté, la gare est assez caractéristique de l’architecture japonaise. On retrouve aussi le goût de Kengo Kuma pour le bois, décliné sous forme de claustras, à l’intérieur comme à l’extérieur du bâtiment. Le long des parois de l’atrium, l’artiste Prune Nourry a prévu d’installer une œuvre monumentale, un bataillon de 108 silhouettes féminines inspirées des représentations paléolithiques. Sur les quais, l’illustrateur espagnol Sergio García Sánchez signe des panneaux évoquant les JO et le passé industriel local. L’extension de la ligne 14 constitue le premier volet du Grand Paris Express, projet lancé il y a près de quinze ans. Ce nouveau transport destiné à contourner la capitale par la banlieue regroupe quatre nouvelles lignes de métro automatiques et le prolongement de deux lignes existantes. L’équipement public, d’une ampleur inédite (200 kilomètres de voies), constitue aussi un volet urbain (construction de 68 nouvelles gares) et s’accompagne d’une vaste commande artistique. Pour chaque gare, un artiste crée une œuvre originale, monumentale et pérenne. JR, Mona Hatoum, Daniel Buren, Vhils et Éva Jospin figurent parmi les artistes retenus de ce qui s’annonce comme l’une des plus grandes collections d’art urbain d’Île-de-France.
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Le Grand Paris Express électrise la banlieue
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°778 du 1 septembre 2024, avec le titre suivant : Le Grand Paris Express électrise la banlieue