RODEZ
Devenu en moins d'un an le seul héritier d'un château aveyronnais ayant appartenu à la famille du peintre Toulouse-Lautrec, un couple est jugé mercredi à Rodez pour « abus de faiblesse et de confiance » et « escroquerie ».
Le tribunal devra trancher pour savoir s'ils ont profité de la vulnérabilité de Nicole Tapié de Celeyran, arrière-petite-nièce de Toulouse-Lautrec et occupante du château jusqu'à son décès le 12 août 2016, à 91 ans.
En effet, quatre mois avant sa mort, la vieille dame avait désigné Jean-Claude Putzola et son épouse Corinne Marino comme uniques légataires universels du château de Bosc, situé sur la commune de Camjac, et d'un fermage de 22 hectares l'entourant.
C'est dans cette demeure du XIIe siècle, classée monument historique, que Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901) a passé une partie de son enfance.
« Petit à petit, les héritiers de Toulouse-Lautrec et Mme Nicole Tapié de Celeyran ont été dépouillés de tout », assure à l'AFP Me Robert-François Rastoul, l'un des avocats des 15 plaignants. Selon lui, « le couple Putzola avait un plan très précis dès le premier jour où ils ont franchi les portes du château, estimé à plus d'un million d'euros ».
C'était le 25 août 2015. Les deux sexagénaires, qui vivent alors dans l'Hérault, font la connaissance de Nicole Tapié de Celeyran, par l'intermédiaire d'une cousine par alliance de l'héritière.
Le courant passe bien et rapidement, ils s'installent dans les appartements privés du château. Quelques semaines plus tard, en octobre, ils apparaissent sur un testament de la nonagénaire, aux côtés d'autres héritiers « naturels ». Trois autres testaments s'en suivront, jusqu'au dernier en avril 2016 où seul le nom des Putzola y est inscrit.
Avant son décès, Nicole Tapié de Celeyran leur avait également viré une somme de 20 000 euros sur leur compte. « C'était pour réaliser des travaux et cela a été fait », explique Me Elian Gaudy, avocat de la défense, surpris de voir « autant d'héritiers s'intéresser aujourd'hui à ce château alors que personne ne le regardait avant ».
« Mes clients étaient les seuls à vouloir le faire vivre et Mme Tapié de Celeyran leur a fait confiance », affirme-t-il, soutenant que « selon plusieurs témoignages, l'héritière avait toute sa tête lorsqu'elle a signé le dernier testament en présence d'un notaire ». « Il n'était pas très regardant », nuance son confrère de la partie civile.
Cet article a été publié par l'AFP le 31 mai 2021.
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Procès : un château aveyronnais, héritage détourné du peintre Toulouse-Lautrec ?
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