PARIS [22.08.16] – Fleur Pellerin, ancienne ministre de la Culture et conseillère référendaire à la Cour des comptes, a expliqué dans sa lettre de démission pourquoi elle renonçait au bénéfice du statut de la fonction publique pour se lancer dans un projet de création d’entreprise. Elle invoque « engagement total » et souci d’éthique.
Fleur Pellerin, ministre de la Culture évincée du gouvernement lors du remaniement ministériel de février dernier, a démissionné de la Cour des Comptes pour se lancer dans le privé. Après quinze ans de service dans la politique et l’administration, la native de Séoul, souvent qualifiée de « technocrate », a créé la société Korelya, qui accompagnera les investissements coréens en France dans les nouvelles technologies.
La Haute Autorité pour la transparence de la vie politique a émis un avis favorable à son passage dans le privé. L’information, divulguée dimanche 21 août par le JDD, était attendue après la publication au JO d’un décret du président de la République daté du 25 juillet 2016, portant acceptation de démission et radiation des cadres.
Fleur Pellerin est donc radiée des cadres de la fonction publique de l’Etat depuis le 15 août dernier. Elle aurait pourtant pu bénéficier de la « mise en position de disponibilité », situation du fonctionnaire qui cesse d'exercer son activité professionnelle pendant une certaine période et qui lui assure de pouvoir retrouver ses fonctions à tout moment durant cette période (huit ans en l’espèce).
Mais dans sa lettre de démission adressée à François Hollande le 9 juin dernier, elle explique les raisons qui l’ont poussée à renoncer définitivement aux fonctions de magistrate qu’elle occupait depuis janvier 2000 à la Cour des comptes, afin de mener un projet de création d’entreprise : « J’aborde mes activités à venir dans un état d’esprit marqué par un engagement total, comme cela a d’ailleurs toujours été le cas dans les précédentes étapes de ma carrière administrative et politique, et la force de cet engagement me semble incompatible avec le choix du confort, de la précaution et de la minimisation du risque dont un maintien en disponibilité serait, à mes yeux, synonyme. », écrit-elle. Soulignant avoir « toujours eu le souci et le respect des deniers publics », Fleur Pellerin ajoute : « j’aime à penser que je ne fais pas supporter à la collectivité le prix de ma tranquillité dans une aventure entrepreneuriale qui est avant tout un choix et un défi personnels. ».
Ministre de la Culture et de la Communication du 26 août 2014 au 11 février 2016, Fleur Pellerin a également été ministre déléguée aux PME, à l'Innovation et à l'Économie numérique du 16 mai 2012 au 2 avril 2014 (mandat durant lequel elle a lancé La French Tech, le label de mobilisation et promotion des écosystèmes numériques français), puis secrétaire d'État chargée du Commerce extérieur, du Développement du tourisme et des Français de l'étranger entre avril et août 2014. Elle était devenue magistrate à la Cour des comptes à sa sortie de l’ENA (promotion Averroès, 1998-2000).
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Pourquoi Fleur Pellerin quitte la fonction publique
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