PARIS [17.10.16]- « La culture est un milieu très ingrat » lâche François Hollande au cours d’un des entretiens qu’il a accordé pendant près de cinq ans aux journalistes du Monde, Davet et Lhomme. Il livre surtout quelques appréciations sur ses trois ministres de la culture.
S’il ne mâche pas ses mots à l’égard de certains de ses anciens ministres François Hollande se montre plutôt bienveillant vis-à-vis de ses trois ministres de la culture. Ainsi d’Aurélie Filippetti, qui avait claqué la porte avec fracas, il dit : « Aurélie est une femme cultivée, aimant la littérature, étant elle-même une écrivaine de qualité ».
Il est un plus disert sur la ministre actuelle qui fut sa conseillère à l’Elysée : « C’est mon idée [de l’avoir choisie]. On verra, peut-être qu’elle va être détruite, comme Aurélie avait été critiquée, comme Fleur avait été critiquée, mais elle a une capacité empathique. Elle m’est apparue, comme connaissant bien la culture, le cinéma. Or la culture a besoin d’enthousiasme, et elle dégage quelque chose. Incontestablement ».
Mais c’est sur le départ de Fleur Pellerin qu’il s’exprime le plus, sans doute car il apparaît un peu gêné de la manière dont s’est passé son éviction : « C’est vrai, c’est très violent, un remaniement. C’était impossible de prendre des gants. Oui c’est violent, j’ai conscience de ça […] Je n’ai pas pris cette décision seul, je l’ai pris[e] ». Puis il juge son bilan : « Fleur Pellerin n’a pas démérité. Fleur Pellerin a fait énormément pour le cinéma, notamment le crédit d’impôt […] Elle a fait des choses qui, à un moment on le voit bien, ont porté critique ».
En réponse à une remarque de Davet et Lhomme sur le fait que Fleur Pellerin et Aurélie Filippetti n’auraient pas assez incarné la culture, le président admet : « Peut-être à cause d’un entourage qui n’était pas excellent, peut-être aussi à cause de quelques fautes dont elles ne sont pas responsables, il y a eu éloignement […] »
Il revient sur le passage du documentaire d’Yves Jeuland, Un temps de président, diffusé sur France 3 en septembre 2015, qui a tant fait de mal à Fleur Pellerin : « Et moi-même, je m’en veux, parce que le film de Jeuland, franchement ça l’infantilisait dès le départ ». Plus loin, il montre à nouveau une pointe de culpabilité : « Valls l’a défendue, au sens où c’est une amie, il avait conscience que c’était difficile, mais peut-être qu’on aurait dû lui proposer autre chose… Oui mon regret est celui-là, on aurait dû lui proposer autre chose ».
Est-il optimiste sur le succès d’Audrey Azoulay ? : « Elle peut réussir mais ce n’est pas sûr, il suffit de faire une faute. Vous contrôlez … jusqu’au moment où vous ne contrôlez plus ».
Car François Hollande porte un regard inhabituel sur le milieu culturel : « C’est très difficile la culture. Je trouve que c’est un milieu très dur, très exigeant, très ingrat ». Plus loin : « Quand on est ministre de la Culture, c’est comme quand on est ministre des Sports, il faut dire aux sportifs qu’on les aime.. »
Pour autant la culture occupe une place très réduite dans les 660 pages de Gérard Davet et Fabrice Lhomme. A l’heure du bilan, dans l’épilogue le Président ne mentionne à aucun moment la Culture, ni à l’actif ni au passif. Est-ce parce que ce n’est pas da préoccupation principale, ou bien parce que nos confrères l’ont peu questionné sur le sujet ?
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Ce que pense François Hollande de ses ministres de la culture
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Aurélie Filippetti © Photo Didier Plowy/Ministère de la Culture et de la Communication - 2012 - Licence CC BY-SA 3.0
Fleur Pellerin - © Photo Selbymay - 2015 - Photo sous Licence Domaine public CC0 1.0
Audrey Azoulay © Photo ActuaLitté - 2016 - Licence CC BY-SA 2.0