« Le ministère de la Culture a besoin de stabilité. Il y a eu trop de ministres qui ne sont restés en moyenne que deux ans », affirmait Aurélie Filippetti au lendemain de son renouvellement dans le premier gouvernement de Manuel Valls.
Elle ne sera elle-même finalement restée que deux ans et trois mois, préférant consolider son implantation électorale en Moselle et à la Mairie de Metz plutôt que de servir les intérêts de son ministère. C’est dommage, car contrairement aux critiques pas toujours de bonne foi, qui pleuvent sur elle depuis son départ, sans être une grande ministre de la Culture et de la communication, elle aurait pu laisser un bilan plus positif qu’il n’est aujourd’hui (lire encadré page 3) si elle était restée un ou deux ans de plus. Pour agir efficacement à ce ministère difficile car très médiatisé et étendu, il faut bien connaître ses dossiers et avoir déterminé les grandes lignes de son action en arrivant Rue de Valois. En écartant les personnalités de la société civile des postes ministériels au profit de profils politiques peu au fait de leur secteur, François Hollande ajoute à la difficulté de celui de la culture qui, s’il n’a pas la durée pour lui, est condamné à ne pouvoir engager qu’une ou deux grandes réformes et faire du surplace pour le reste. Les motifs invoqués par Aurélie Filippetti pour quitter le Gouvernement sont de surcroît contradictoires. Alors que l’exécutif a annoncé une stabilité du budget de la Culture pour les trois prochaines années, la députée frondeuse met en avant une politique budgétaire trop sévère après avoir accepté deux ans de suite dans le passé une baisse de ses crédits. Ce comportement dicté par des intérêts personnels ne va pas contribuer à réconcilier les Français avec les hommes et femmes politiques. Il reste deux ans et demi à Fleur Pellerin pour leur montrer qu’un ministre peut agir efficacement. C’est court.
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Discrédit
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°418 du 5 septembre 2014, avec le titre suivant : Discrédit