PARIS
Annie Genevard, la présidente du conseil national du parti LR demande l’enterrement du programme en raison de son inutilité.
Les députés de l’opposition n’ont jamais porté dans leur cœur le Pass culture, la mesure emblématique du programme culturel d’Emmanuel Macron. A chaque discussion des crédits du programme lors des débats sur le Projet de loi de finances, ils questionnent son utilité et tentent de raboter ses moyens.
Cette fois la charge vient de la députée Annie Genevard, membre de l’équipe dirigeante du parti Les Républicains en tant que présidente de son conseil national. « Je n’ai jamais cru au Pass culture. Les candidats sont toujours en quête d’une idée lumineuse pour leurs programme culture, et le Pass culture en est une, c’est un leurre, un gadget », a-t-elle déclaré au Journal des Arts.
La députée du Doubs explique ses critiques à l’égard du programme par le désintérêt qu’il suscite : « On en parle très peu et seuls 17 % des jeunes éligibles à l’expérimentation du Pass dans 14 départements se sont montrés intéressés. » Un constat partagé par la Cour des comptes qui soulignait dans son récent rapport sur l’analyse du budget 2019 : « une montée en puissance relativement lente ».
La mise en œuvre du programme trouve peu grâce aux yeux de cette ancienne professeur : « Il est très consumériste. Il repose beaucoup sur les opérateurs extérieurs. » Avant de conclure de manière définitive : « C’est un échec nous demandons sa suppression et pouvoir récupérer le budget de 50 M€ dans le PLF 2020 pour notre plan d’urgence pour la culture. »
Le Pass culture est à la croisée des chemins. Franck Riester lui-même a évoqué à plusieurs reprises que la généralisation du Pass dépendait des expérimentations en cours. La députée (La République En Marche) Aurore Bergé pense, elle, qu’il faut ajouter des offres de médiation dans le bouquet des services.
Alors que la troisième phase d’expérimentation dans d’autres départements a été retardée en raison du confinement, certains plaident au contraire pour sa généralisation afin de créer un effet massif. La société du Pass culture réfléchit aussi à une version grand public de l’application aujourd’hui destinée aux jeunes et en faire un service ouvert à tous permettant de géolocaliser les offres culturelles.
En 2019, l’Etat a dépensé près de 12 millions d’euros pour le Pass alors qu’il avait prévu d’en dépenser près de 29 millions d’euros. Sur les 12 millions dépensés, 1,7 a été affecté au remboursement aux offreurs et le solde aux frais de fonctionnement (dont le développement de l’application) du programme. 39 millions d’euros ont été budgétés en 2020. Soit presque deux fois plus que le Loto du patrimoine dont le retour en termes d’image est autrement plus notable.
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Les Républicains sonnent la charge contre le Pass culture
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