Numérique

La pandémie a dopé le piratage de biens culturels dématérialisés

Par Charles Roumégou · lejournaldesarts.fr

Le 20 mai 2021 - 385 mots

FRANCE

La fréquentation des sites ou applications de contenus piratés a connu un pic en mars 2020, avec 14,2 millions d’internautes.

Couple regardant un film en streaming. © FrankundFrei, Pixabay License
Couple regardant un film en streaming.

Alors qu’elle doit bientôt fusionner avec le CSA, la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi) a rendu publique le 6 mai dernier une étude sur l’audience des sites de biens culturels dématérialisés au cours de l’année 2020.

Il en ressort que près de 89 % des internautes – soit neuf sur dix – ont déclaré avoir consommé des biens culturels en ligne en avril 2020, contre 81 % en mai 2019. Une hausse de 8 points en un an qui s’explique par le confinement sur l’ensemble du territoire national, de mars à mai 2020.

Cette augmentation s’accompagne d’une hausse en flèche de la fréquentation des sites illicites de biens culturels dématérialisés avec un pic en mars 2020 de 14,2 millions de pirates, soit 27 % des internautes français. Sur l’ensemble de l’année, ce chiffre se stabilise à 12,7 millions, soit 24 % des internautes, une consommation illicite néanmoins comparable à 2019.

Le piratage en streaming (71 %) de films ou musiques l’emporte devant le téléchargement direct (54 %), tandis que si la consommation de ces contenus demeure encore minoritaire sur smartphone, elle connaît toutefois une hausse notable de 48 % depuis deux ans.

L’étude de la Hadopi confirme enfin la baisse d’audience du « top cinq » des sites illicites les plus utilisés par les Français, laquelle ne représenterait plus que 34 % de l’audience illicite totale en 2020 contre près de 48 % en 2018. Une dispersion des usages qui s’explique notamment par la multiplication des actions pour bloquer et déréférencer ces sites de contenus piratés.

Créée en 2009 sous la présidence de Nicolas Sarkozy, la Hadopi lutte contre le piratage en ligne des œuvres culturelles protégées par un droit d’auteur que ce soit dans le domaine de l’audiovisuel, de la musique, du livre numérique ou du jeu vidéo. Régulièrement pointée du doigt pour son efficacité relative – à l’image du rapport Lescure de 2013 qui en prône la suppression – la Haute autorité a vu son arsenal répressif s’amenuir au fil des années. 

En cours d’examen au Palais-Bourbon, un projet de loi prévoit de fusionner le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) et la Hadopi en une seule et même autorité administrative indépendante : l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom).

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