Seul le Nouveau Front populaire propose des mesures, largement inspirées de celles de la France Insoumise en 2022.
France. Hormis le Nouveau Front populaire qui a rédigé une plateforme avec un volet culturel étoffé, les autres grandes formations n’ont pas formulé de propositions. Rien que de très normal pour un domaine qui est en général peu abordé dans les campagnes électorales, a fortiori lorsqu’elles sont inattendues et rapides comme celles des 30 juin et 7 juillet prochain. Le Rassemblement national ne fait pas exception. La dernière prise de position du RN dans ce domaine date de janvier dernier quand un député s’est opposé au projet de vitraux contemporains pour Notre-Dame. Le patrimoine était d’ailleurs au centre du programme culturel de Marine Le Pen pour les présidentielles de 2022, dernière référence en date. Un programme très élaboré, manifestement rédigé par un spécialiste, qui souhaite notamment renforcer le rôle des architectes des bâtiments de France (ABF) et multiplier par trois le budget consacré aux monuments. Empêtrés dans le conflit entre le « canal historique » et le « canal Éric Ciotti », Les Républicains n’ont rien publié et les propositions de Valérie Pécresse en 2022 ont disparu du site des LR.
Au centre, on peut inférer du programme de Rima Abdul Malak, présenté lors du projet de loi de finances (PLF) 2024, revu et corrigé par Rachida Dati et surtout par les récentes coupes budgétaires ce que serait la ligne de la rue de Valois si Emmanuel Macron arrive à bâtir une majorité : maintien du pass culture (sa candidate aux Européennes avait proposé de l’étendre en Europe), report de certains chantiers de restauration pour gérer les urgences dans un budget contraint et sans doute abandon de Mondes nouveaux, plus connu sous le nom de « grande commande publique ».
Bâti en temps record, le programme du Nouveau Front populaire (NFP) porte la marque de cette hâte et surtout de LFI. C’est ainsi qu’il est prévu de porter le budget culture à 1 % du PIB, une mesure reprise directement du programme LFI pour les présidentielles 2022 et que Le Journal des Arts avait déjà pointée à l’époque. 1 % du PIB c’est 28 milliards d’euros, alors que le budget de la mission culture n’atteint même pas 4 milliards. Les auteurs du programme continuent à confondre PIB et budget de l’État (soit 4,4 milliards dans cette deuxième hypothèse). Les autres mesures sont à la fois très généreuses et suffisamment floues pour tamiser leurs mises en œuvre. Le NFP veut « étendre la gratuité dans tous les musées nationaux » (ils vont être contents !), « encadrer les tarifs abusifs des lieux privés » (mais comment ?) et envisage un régime comparable à celui des intermittents du spectacle pour les artistes-auteurs.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
La culture dans les législatives 2024
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°636 du 21 juin 2024, avec le titre suivant : La culture dans les législatives 2024