Europe

Éditorial

La culture française plus forte grâce à l’Europe

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 7 juin 2024 - 375 mots

ÉLECTIONS. Dans une tribune publiée dans Libération, deux illustres représentants du spectacle vivant regrettent que la culture soit absente du débat dans les élections européennes.

Le parlement européen à Strasbourg. © Endzeiter, Pixabay License https://pixabay.com/fr/photos/parlement-europ%C3%A9en-%C3%A0-strasbourg-5180626/
Le parlement européen à Strasbourg.

C’est vrai mais ce n’est pas une spécificité de celles du 9 juin. La culture est le parent pauvre de toutes les élections y compris nationales. Mais comment en faire grief aux candidats alors que les sujets de préoccupation habituels des électeurs prennent une acuité supplémentaire avec la dimension européenne : guerre à ses frontières, contrôle des flux migratoires, dérèglement climatique. C’est d’autant moins blâmable que la culture reste de la compétence des États, l’Europe n’intervient qu’en appui et avec des moyens limités. Le budget annuel d’Europe créative n’est que d’un dixième du budget culture de la France.

C’est dans les programmes des candidats – en général fort bien faits – qu’il faut aller chercher les propositions. Jordan Bardella ne promet pas grand-chose si ce n’est de faire émerger des champions européens dans le domaine du numérique. Valérie Hayer envisage… un pass culture européen. Manon Aubry voudrait un statut européen des artistes, Léon Deffontaines suggère un « revenu de remplacement » pour les auteurs et François-Xavier Bellamy souhaite que l’Europe consacre un budget « pour la transmission de notre culture ». Marie Toussaint imagine des correspondants locaux pour accompagner les porteurs de projets dans recherche de financements européens que Raphaël Glucksmann veut doubler. Il y a peut-être de bonnes idées à piocher dans les 33 autres listes mais le format de cet éditorial est trop limité pour en faire état.

L’Europe de la culture est en fait moins un financeur qu’un régulateur. Et en l’espèce, son bilan est très positif, ce que bien peu de candidats mettent en valeur. C’est à l’Europe que l’on doit le programme Erasmus dont ont profité des centaines de milliers d’étudiants. C’est l’Europe qui a fait front pour exclure les biens culturels des accords commerciaux signés avec certains pays afin de sauvegarder les aides publiques nationales. C’est l’Europe qui a fait plier les GAFA en imposant une meilleure rémunération des auteurs sur le numérique. C’est l’Europe qui a obligé les plateformes à financer 30 % d’œuvres européennes. Dans un monde multipolaire, où seuls comptent les rapports de force, la création française est plus en état de rayonner grâce à l’Europe.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°635 du 7 juin 2024, avec le titre suivant : La culture française plus forte grâce à l’Europe

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