FONTEVRAUD
Le feuilleton de la donation Cligman semble avoir trouvé sa conclusion : la collection sera accueillie d’ici 2019 dans un bâtiment désaffecté de l’Abbaye royale.
Fontevraud. Après l’annonce en avril dernier de l’échec de la donation par Léon et Martine Cligman d’une partie de leur collection à la Ville de Tours (lire JdA n° 477), le dossier semblait au point mort. Mais entre-temps, le ministère de la Culture et la Région Pays de la Loire se sont affairés en coulisses pour rattraper les négociations désastreuses menées à Tours. Le 1er septembre, c’est en grande pompe que Bruno Retailleau, président de la Région Pays de la Loire, entouré de représentants de l’État, a annoncé la création à l’horizon 2019 d’un musée issu de la donation de Léon et Martine Cligman dans un bâtiment de l’Abbaye royale de Fontevraud.
Si le flou régnait sur le corpus de la donation lors des pourparlers tourangeaux, les mécènes et la collectivité territoriale ont détaillé la liste des 523 numéros (pour environ 600 œuvres) acceptés en mars dernier par le comité d’acquisition du ministère de la Culture. 102 tableaux, 256 dessins, 24 sculptures, 88 verreries, 52 objets extra-européens. Au registre des beaux-arts, la prédominance de la peinture d’entre-deux-guerres est manifeste : Bernard Buffet, André Derain, Amédée de la Patellière, Marcel Gromaire… Quelques illustrations d’œuvres jugées emblématiques ont été communiquées à la presse, indiquant à première vue le caractère hétérogène de la collection, entre grands noms et artistes moins connus. Ainsi, la donation comporte 113 dessins et 88 verreries de Maurice Marinot (1882-1960), artiste verrier ami de Pierre et Denise Levy, collectionneurs et grands donateurs du Musée d’art moderne de la Ville de Troyes, parents de Martine Cligman.
Cette première donation de 600 œuvres sera consentie à l’État, avec dépôt au Pays de la Loire. Elle sera délibérée le 29 septembre. Dans un deuxième temps, les époux Cligman souhaitent offrir la partie de leur collection non retenue par la commission nationale directement à la Région, portant leur donation à 1 200 œuvres, chiffre annoncé dès 2016.
Le lieu choisi présente les avantages que le projet antérieur à Tours n’avait pas : à Fontevraud, il ne faudra pas construire une extension dans un site plusieurs fois classé. Le bâtiment de la Fannerie, classé monument historique, dans la cour d’honneur de l’Abbaye royale, édifié à la fin du XVIIIe siècle, offre 1 200 m2 d’espaces disponibles. Le clos et le couvert ont été restaurés en 2002. Selon la Région, « il présente des caractéristiques de nature à faciliter sa reconversion » en musée.
Enfin et surtout, l’édifice est actuellement désaffecté, nul besoin de déloger une structure culturelle existante, comme il fut un temps évoqué à Tours. Pour financer les travaux d’aménagement, les Cligman ont annoncé la création d’un fonds de dotation abondé à hauteur de 5 millions d’euros. Charge maintenant à la Région de recruter une équipe scientifique et d’obtenir le label Musée de France, pour une ouverture prévue en 2019.
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La collection Cligman trouve asile à Fontevraud
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°484 du 8 septembre 2017, avec le titre suivant : La collection Cligman trouve asile à Fontevraud