Ils et elles feront l’actualité en 2022

Paris. L’Institut de France qui est chargé depuis l’an dernier de définir la liste des personnalités, œuvres ou événements importants de l’histoire de France a rendu sa copie pour 2022. Comme on s’y attendait, France Mémoire – le nom du service en charge de cette mission à l’Institut – s’est efforcé de ménager toutes les sensibilités et catégories. À dire vrai, l’exercice n’est pas difficile, grâce à un large spectre – dates rondes (multiples de centenaires) ou « semi » rondes (multiples de cent cinquante ans) –, les candidats ne manquent pas. Certains ont même droit à deux célébrations successives, Marcel Proust a ainsi été choisi cette année pour sa naissance (1871) et le sera en 2022 à l’occasion de son décès (en novembre).

Deux peintres seulement figurent dans cette liste qui compte une cinquantaine de dates : François Clouet (mort en 1572) et Rosa Bonheur (née en 1822). En revanche, Antoine Coypel, décédé en 1722, pourtant membre de l’Académie royale de peinture et de sculpture, n’a pas été retenu, ce qui montrerait une forme d’ouverture à la modernité des académiciens, qui ont tenu à marquer la naissance de l’impressionnisme avec Impression, soleil levant peint par Claude Monet en 1872. Il est vrai que le tableau appartient au Musée Marmottan Monet, propriété de l’Académie des beaux-arts. Dans le même ordre d’idée, la liste retient la naissance du duc D’Aumale en 1822, qui a légué à l’Institut son château de Chantilly.

Les romanciers, écrivains et hommes de théâtre sont toujours bien représentés. Outre Proust déjà cité, la liste comprend Joachim du Bellay (né en 1522), Molière (né en 1622), Edmond de Goncourt (né en 1822), Théophile Gautier (décédé en 1872), Jules Romain (décédé en 1972) ou Ernest Lavisse (décédé en 1922). Le cinéma est depuis longtemps entré dans l’histoire et apporte chaque année son lot de commémorations à l’instar du réalisateur Alain Resnais, né en 1922.

Le choix des événements historiques est toujours scruté à la loupe par les historiens tant peuvent être nombreux les événements aux dates plus ou moins définies. La Première Guerre mondiale (1914-1918) avait ainsi fourni une cohorte importante les années précédentes. Cependant cette année, la sélection est maigre avec principalement le massacre de la Saint-Barthélemy (1672). Le hasard du calendrier fait que l’on commémorera cette année à la fois la pose de la première pierre de l’église Notre-Dame du Raincy et celle de la Grande Mosquée de Paris. Par « chance » aussi, dans une histoire qui accorde peu de place aux femmes, c’est en 1972 que l’École Polytechnique s’ouvre aux femmes, la même année que le premier vol d’Airbus et des premiers essais du TGV.