FRANCE
Les secteurs culturels ne sont pas affectés dans les mêmes proportions par la crise liée à la pandémie.
Paris. Rapport après rapport se dessine la cartographie des secteurs culturels les plus affectés par la crise actuelle. La dernière note de conjoncture émanant du ministère de la Culture (rédigée par Ludovic Bourlès et Yann Nicolas) confirme ce que l’on pressentait : le spectacle vivant et les salles de cinéma affichent des pertes abyssales de chiffres d’affaires (respectivement – 65 % et – 43 %) quand les jeux vidéo se frottent les mains (+ 21 % sur toute l’année 2020 et même + 60 % au cours du dernier trimestre).
Pour autant, ces deux extrêmes sont des exceptions et la plupart des secteurs accusent des baisses comparables à celle du champ culturel dans son ensemble, soit – 12 %. Il faut ici préciser que, conformément aux recommandations européennes, le périmètre de la culture est très large puisqu’il intègre (non mentionné dans le tableau ci-dessous) la publicité, les agences d’architecture ou la radio. C’est le cas des arts visuels, moins affectés qu’annoncé (rapport Art Basel, enquête du Comité professionnel des galeries d’art). Toutefois, outre les galeries, antiquaires et maisons de ventes, les arts visuels comprennent la mode et le design qui pèsent plus de la moitié du chiffre d’affaires du secteur. Ce sont donc des chiffres en trompe-l’œil.
Un autre problème méthodologique rend plus difficile encore l’interprétation des chiffres du « patrimoine ». La note ne prend en compte en effet que les opérateurs marchands, c’est-à-dire les musées et châteaux privés dont les recettes couvrent plus de 50 % des coûts de production, soit 8 % seulement du secteur du patrimoine. Là aussi il semble que la casse soit limitée, ce qui est réconfortant car si les musées et lieux patrimoniaux publics sont protégés par leurs tutelles publiques (État ou Ville principalement), les lieux privés dépendent fortement des recettes commerciales.
Au fond, ce rapport laisse entrevoir que, mis à part les salles de cinéma et théâtres (ce n’est pas rien), les entreprises culturelles ont mieux résisté à la crise en 2020 que ce que l’on craignait, à l’instar du secteur du livre dont le chiffre d’affaires a progressé au second semestre. Mais ce qu’il ne dit pas, et que vraisemblablement aucun rapport ne mettra en évidence, c’est la situation difficile de tous les indépendants qui gravitent autour de ces entreprises : artistes, graphistes, guides-conférenciers, auteurs, communicants…
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Covid-19 : les gagnants et les perdants dans la culture « marchande »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°565 du 16 avril 2021, avec le titre suivant : Covid-19 : les gagnants et les perdants dans la culture « marchande »