Depuis 20 ans, Yerres restaure la Propriété Caillebotte, où le peintre vécut. En 2017, la maison rouvre enfin au public, point d’orgue du chantier.
YERRES - « C’est l’un des plus beaux exemples de maison de plaisance de la Restauration, encore dans l’intégrité de son site » : Nicolas Sainte Fare Garnot, ancien conservateur du Musée Jacquemart-André, ne tarit pas d’éloges sur la Propriété Caillebotte à Yerres. Il est le conseiller scientifique de la restauration de la maison principale, le Casin, qui doit ouvrir au public à l’été 2017. Aménagée dans les années 1830, la propriété fut la résidence de la famille de Gustave Caillebotte entre 1860 et 1879. Le peintre y exécuta quatre-vingts toiles, représentant en majorité le parc et les extérieurs.
Depuis 1995, la municipalité de Yerres, dirigée par Nicolas Dupont-Aignan, mène une vaste campagne de restauration du parc de plus de 10 hectares, mais aussi des multiples fabriques et dépendances de la propriété, fantaisies et excentricités à la mode de l’époque. Acquise en 1973 par la mairie pour un franc symbolique, la propriété a évité le démembrement en lotissement, fait rare pour les grandes propriétés bourgeoises d’Île-de-France. « C’est un remarquable jeu de perspectives, avec un bâtiment principal qui ouvre sur un parc à l’anglaise, où toutes les perspectives sont finement aménagées en fonction », explique Claude Vermeulin, architecte en charge de la restauration du Casin.
Une revalorisation collective
Selon Nicolas Dupont-Aignan, pour la propriété en déshérence depuis vingt ans lorsqu’il accède à la mairie en 1995, il s’agit d’« avoir une vue d’ensemble, et de procéder par étapes, selon les budgets ». Au départ prévue pour durer dix ans, la revalorisation de la propriété aura pris vingt ans. L’orangerie et la ferme ornée sont devenues des lieux d’expositions, le chalet suisse un restaurant, les différents kiosques restaurés, un bras de rivière artificiel recréé au bord de l’Yerres et après la tempête de 1999, le parc a été replanté. Le potager, peint par Caillebotte, a été réaménagé en fond de parc. Pour faire fonctionner l’ensemble, le maire fait appel à des bénévoles pour la surveillance et le potager : « C’est un dynamisme local, une œuvre collective », explique-t-il.
Maintenant que le parc a retrouvé son charme, Yerres rêve d’international. Labellisée « Maison des Illustres » en 2012, la Propriété a signé le contrat « Destination Impressionnisme » en 2014 pour promouvoir le lieu aux côtés de Giverny ou Orsay. « Nous sommes proches de Paris, nous pouvons capter un million de visiteurs », estime le maire.
À l’été, le Casin sera ouvert de manière permanente, pour « donner à voir un certain mode de vie sous la Restauration », mais aussi « un parcours retraçant l’histoire de la famille Caillebotte dans ces lieux », selon Nicolas Sainte Fare Garnot. Grâce à un fonds de dotation, la mairie a réussi à préempter une partie du mobilier Caillebotte passé en vente en 2016. Un centre de documentation sur le peintre sera installé sous les combles de la bâtisse. Yerres parie désormais sur Caillebotte.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Yerres au rythme de Caillebotte
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €8, rue de Concy, 91330 Yerres, tél. : 01 80 37 20 61, mardi-vendredi 14h-18h, le week-end 10h-12h et 14h-18h, entrée libre.
Légende Photo :
Propritété Caillebotte, Yerres, le Casin. © Photo : Ville de Yerres.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°470 du 6 janvier 2017, avec le titre suivant : Yerres au rythme de Caillebotte