Marie Lavandier doit réfléchir à une solution s’inspirant du célèbre organisme britannique.

Bonnes pratiques. Rachida Dati a demandé à Marie Lavandier de plancher sur un projet de National Trust, inspiré de ce que font les Britanniques. Le National Trust for Places of Historic Interest or Natural Beauty (en abrégé National Trust ou NT) est une organisation centenaire, très connue outre-Manche qui gère près de 500 sites patrimoniaux bâtis ou naturels, principalement des maisons et des jardins. Elle dispose d’un budget de plus de 730 M£ (870 M€). Ses ressources sont constituées des cotisations de ses 5,7 millions de membres, des recettes propres de chaque site et de campagnes de levées de fonds.
Il n’existe pas en France de structures analogues capables de prendre en gestion des centaines de sites, de les valoriser, les entretenir, voire les restaurer. Le CMN administre, lui, une centaine de monuments nationaux d’une taille bien souvent supérieure à ceux gérés par le NT. C’est d’ailleurs pourquoi, des opérateurs privés (Culturespaces, Kleber Rossillon, Edeis) sont entrés sur ce marché, mais se positionnent sur des sites déjà très fréquentés ou dont la fréquentation peut significativement augmenter et ainsi trouver un équilibre économique.

Un NT à la française a du sens, mais cela va prendre des décennies avant que cette structure ne dispose d’un réseau et d’un rayonnement tel qu’il puisse attirer des adhésions de membres (familles et individuels) et venir s’ajouter aux autres structures qui lèvent des fonds, telle la Fondation du patrimoine.
Confier cette mission au CMN semble pertinent plutôt que de créer de toutes pièces un nouvel établissement public. Le CMN dispose de l’expertise nécessaire, d’un organisme de formation (le CMN Institute) et est justement en train de travailler sur sa marque afin d’en faire vraiment une marque connue et reconnue par les Français (comme le NT). « C’est un établissement à 360 degrés » comme aime le dire sa présidente Marie Lavandier.
Mais en a-t-il les moyens ? Selon sa présidente, il lui faut déjà boucler son budget annuel (il manque toujours quelques millions d’euros) et surtout trouver un minimum de 275 M€ pour assurer la restauration de ses sites qui sont en péril ou en très mauvais état. Tout en assurant davantage l’entretien de ceux qui sont en bon état, conformément à sa nouvelle stratégie. Elle dispose pour cela d’une cinquantaine de millions d’euros par an, une somme en apparence confortable, mais en réalité inférieure aux besoins.
Marie Lavandier doit remettre sa copie dans quelques mois.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s

« Un National Trust à la française » ?
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°650 du 28 février 2025, avec le titre suivant : « Un National Trust à la française » ?