Monument

Centre des monuments nationaux

« Un National Trust à la française » ?

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 6 mars 2025 - 406 mots

Marie Lavandier doit réfléchir à une solution s’inspirant du célèbre organisme britannique.

Marie Lavandier, présidente du Centre des monuments nationaux (CMN) © Benjamin Gavaudo / CMN
Marie Lavandier, présidente du CMN.
© Benjamin Gavaudo / CMN

Bonnes pratiques. Rachida Dati a demandé à Marie Lavandier de plancher sur un projet de National Trust, inspiré de ce que font les Britanniques. Le National Trust for Places of Historic Interest or Natural Beauty (en abrégé National Trust ou NT) est une organisation centenaire, très connue outre-Manche qui gère près de 500 sites patrimoniaux bâtis ou naturels, principalement des maisons et des jardins. Elle dispose d’un budget de plus de 730 M£ (870 M€). Ses ressources sont constituées des cotisations de ses 5,7 millions de membres, des recettes propres de chaque site et de campagnes de levées de fonds.

Il n’existe pas en France de structures analogues capables de prendre en gestion des centaines de sites, de les valoriser, les entretenir, voire les restaurer. Le CMN administre, lui, une centaine de monuments nationaux d’une taille bien souvent supérieure à ceux gérés par le NT. C’est d’ailleurs pourquoi, des opérateurs privés (Culturespaces, Kleber Rossillon, Edeis) sont entrés sur ce marché, mais se positionnent sur des sites déjà très fréquentés ou dont la fréquentation peut significativement augmenter et ainsi trouver un équilibre économique.

La Porth Mear Barn en Cornouailles, gérée par le National Trust. © Mike Henton / National Trust
La Porth Mear Barn en Cornouailles, gérée par le National Trust.
© Mike Henton / National Trust

Un NT à la française a du sens, mais cela va prendre des décennies avant que cette structure ne dispose d’un réseau et d’un rayonnement tel qu’il puisse attirer des adhésions de membres (familles et individuels) et venir s’ajouter aux autres structures qui lèvent des fonds, telle la Fondation du patrimoine.

Confier cette mission au CMN semble pertinent plutôt que de créer de toutes pièces un nouvel établissement public. Le CMN dispose de l’expertise nécessaire, d’un organisme de formation (le CMN Institute) et est justement en train de travailler sur sa marque afin d’en faire vraiment une marque connue et reconnue par les Français (comme le NT). « C’est un établissement à 360 degrés » comme aime le dire sa présidente Marie Lavandier.

Mais en a-t-il les moyens ? Selon sa présidente, il lui faut déjà boucler son budget annuel (il manque toujours quelques millions d’euros) et surtout trouver un minimum de 275 M€ pour assurer la restauration de ses sites qui sont en péril ou en très mauvais état. Tout en assurant davantage l’entretien de ceux qui sont en bon état, conformément à sa nouvelle stratégie. Elle dispose pour cela d’une cinquantaine de millions d’euros par an, une somme en apparence confortable, mais en réalité inférieure aux besoins.

Marie Lavandier doit remettre sa copie dans quelques mois.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°650 du 28 février 2025, avec le titre suivant : « Un National Trust à la française » ?

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