Un Musée afghan réaffirme l'héritage bouddhiste du pays

Dès la première salle, une réplique taille réelle d'un des deux grands Bouddhas de Bamiyan fait lever la tête du visiteur. Imposante, elle lui rappelle l'héritage bouddhiste de l'Afghanistan, alors même qu'onze années plus tôt, les Talibans dynamitaient ces reliques pour en obliger l'oubli.

« Nous devrions plutôt être fiers de l'héritage riche de l’Afghanistan » s'insurge Omarakhan Massoudi, directeur du Musée de Kaboul cité par le Daily Star. Œuvrant pour affirmer son histoire multiculturelle, c'est pour souligner la fin de la dictature talibane qu'il a insisté pour que soit présenté à Kaboul un ensemble de pièces issues des campagnes archéologiques menées dans le sud du pays. Pour être préservées, certaines pièces ont par le passé été sorties des collections nationales, alors qu'au dehors, trente années de conflits et de guerres civiles déchiraient le pays. Le Musée de Kaboul a été complètement détruit par les tirs de roquettes et d'artillerie lourde lorsque les soviétiques quittaient l'Afghanistan en 1989. Les Talibans s'étaient ensuite ingéniés à détruire ou à détériorer quelques 2.000 pièces. Certaines, aujourd'hui exposées, en portent encore les stigmates.

A partir du troisième siècle, des monastères bouddhistes se sont peu à peu implantées dans la région correspondante à l'actuelle frontière qui sépare l'Afghanistan du Pakistan. Le Bouddhisme y a fleuri jusqu'à l'arrivée de l'Islam, au huitième siècle. Depuis, il a complètement disparu d'un pays où 99% de la population se réclame musulmane. Le musée souhaite rendre l'héritage bouddhique plus visible et permettre la transmission de ce savoir aux prochaines générations.