Tiziana Maffei, de l’Icom au palais royal de Caserte

Celle de démontrer l’importance de mener de front la préservation et la valorisation du patrimoine en faisant collaborer efficacement les secteurs publics et privés. Mener à bien le chantier de restauration du plus imposant palais royal d’Europe est l’aboutissement de la carrière de Tiziana Maffei, née en 1965 dans la région des Marches. Elle suit à Rome une formation d’architecte avec une vocation pour la préservation des biens culturels. Puis se spécialise en muséologie et muséographie, en particulier sur la sécurité des collections des institutions culturelles. Elle en fera l’une de ses priorités de 2016 à 2019, alors à la tête de la section italienne du Conseil international des musées (Icom) dont elle est aujourd’hui la vice-présidente. Elle prône notamment une nouvelle approche des réserves des musées, déplorant un défaut de sensibilité en la matière et un manque de formation du personnel en raison de l’accent mis, pour la valorisation du patrimoine, sur les expositions. Son objectif est d’en renforcer la sécurité, mais surtout de rendre ces réserves accessibles aussi bien aux visiteurs qu’aux chercheurs universitaires.

Mais l’essentiel de son énergie est désormais consacré aux différents chantiers portant sur le château de Caserte. « Je peux y mettre à profit ce qui constitue le fondement de mes études, avec la possibilité aussi bien de comprendre concrètement ce que représentent des travaux de restauration, mais aussi d’expérimenter ma vision du patrimoine, explique Tiziana Maffei. Luigi Vanvitelli [1700-1773], à qui l’on doit le palais, était un architecte de formation romaine. Outre l’écho avec la mienne et la possibilité de le comprendre parfaitement, j’ai le privilège, à ce poste, de pouvoir mettre en pratique les théories sur la gestion d’un musée sous toutes ses facettes. »