L’ICOM propose une nouvelle définition des musées très sociétale

Lors de sa 139e session tenue les 21 et 22 juillet à Paris, le conseil d’administration du conseil international des musées, l’ICOM, une ONG de coopération mondiale entre musées, a rédigé une proposition de nouvelle définition des musées. Elle sera soumise au vote de l’assemblée générale extraordinaire de l’organisation qui aura lieu le 7 septembre à Kyoto. 

L’ICOM, créé en 1946, compte aujourd’hui 40 000 adhérents répartis dans 141 pays. Depuis sa fondation, l’organisation a changé 7 fois mais de manière non significative, sa définition d’un musée. 

Le texte actuellement en vigueur, formulé en 2007 définit qu’un : « musée est une institution permanente sans but lucratif au service de la société et de son développement ouverte au public, qui acquiert, conserve, étudie, expose et transmet le patrimoine matériel et immatériel de l’humanité et de son environnement à des fins d’études, d’éducation et de délectation. »

En 2017, Jette Sandahl, alors présidente du comité permanent de définition du musée de l’ICOM avait déclaré « cette formule ne parle pas le langage du XXIe », avant d’insister pour que la caractérisation du musée devienne « historicisée, contextualisée et décolonialisée ». C’est cette voie qu’emprunte l’ICOM avec cette proposition de nouvelle définition : « Les musées sont des lieux de démocratisation inclusifs et polyphoniques, dédiés au dialogue critique sur les passés et les futurs. Reconnaissant et abordant les conflits et les défis du présent, ils sont les dépositaires d’artefacts et de spécimens pour la société. Ils sauvegardent des mémoires diverses pour les générations futures et garantissent l’égalité des droits et l’égalité d’accès au patrimoine pour tous les peuples. Les musées n’ont pas de but lucratif. Ils sont participatifs et transparents, et travaillent en collaboration active avec et pour diverses communautés afin de collecter, préserver, étudier, interpréter, exposer, et améliorer les compréhensions du monde, dans le but de contribuer à la dignité humaine et à la justice sociale, à l’égalité mondiale et au bien-être planétaire. »

La proposition de définition met l’accent sur la diversité, l’inclusion et la transparence, des thèmes bien en phase avec l’esprit de l’époque. « Le dialogue critique sur les passés » - entendre les études post coloniales - devraient en revanche susciter des débats animés parmi les membres. 

On relève également que cette nouvelle définition fait définitivement passer les musées du statut de conservatoire d’objets à musée de société avec des visées de « justice sociale » et de « bien-être planétaire »