SOISSONS
Le corps momifié d'un abbé du XIIIe siècle portant crosse et manteau, dans un excellent état de conservation, a été mise au jour lors des fouilles de l'ancienne Abbaye Saint-Médard de Soissons, a-t-on appris jeudi auprès de la mairie et des archéologues.
Les archéologues ont fait cette découverte inattendue fin octobre sous une pierre tombale située dans la crypte des ruines de l'église abbatiale.
Outre le corps, recouvert d'un manteau d'apparat brodé d'or et chaussé, la sépulture contenait une croisse en bois. Le vêtement « a dû être somptueux, si on arrive à le sauver cela va être extraordinaire », s'enthousiasme Denis Defente, archéologue responsable du chantier de fouilles.
L'ensemble de la sépulture a été prélevée et a quitté les lieux mercredi matin dans un caisson étanche, confié au laboratoire ARC-Nuccléart au CEA de Grenoble. Elle y sera irradiée pour « stopper la dégradation des éléments organiques », avant la poursuite de la « fouille en laboratoire » et des analyses ADN, précise M. Defente. Autre curiosité de cette sépulture, qui intrigue l'archéologue : une « enveloppe en plomb au niveau de la tête, taillée exprès devant le visage ».
Selon la pierre tombale sous laquelle la sépulture a été découverte, le corps serait celui de l'abbé Albéric de Braine, mort le 3 mai 1206. « Ce serait extraordinaire, car cette famille très liée à l'abbaye est représentative de la noblesse locale », explique M. Defente, qui a commencé à étudier le site dans les années 1980, quand la municipalité envisageait d'y construire un groupe scolaire.
« C'est une découverte exceptionnelle, un beau moment d'histoire et une grande émotion », a déclaré le maire de Soissons Alain Crémont dans un communiqué. « C'est rarissime de voir une telle sépulture dans nos régions », se réjouit Jean-Luc Collart, conservateur régional de l'archéologie à la Drac des Hauts-de-France.
L'Abbaye Saint-Médard, d'origine mérovingienne fut « très prestigieuse au début du Moyen-Âge », rappelle-t-il. Médard, le premier évêque de Noyon, y fut inhumé aux environs de l'an 560 à la demande du roi franc Clotaire Ier, fils ainé de Clovis, qui y fit ensuite bâtir une basilique devenue un haut-lieu de pèlerinage.
Les fouilles sur le site ont repris en 2019 avec le concours des archéologues du CNRS, de l'Inrap et du service archéologique de l'Aisne, dans le but de dater plus précisément l'église.
Cet article a été publié par l'AFP le 17 décembre 2020.
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Soissons : mise au jour du corps momifié d'un abbé du XIIIe siècle
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