PARIS
Interrompus depuis le 25 juillet en raison des risques de contamination au plomb, les travaux de consolidation de Notre-Dame redémarrent lundi.
L'inspection du travail a donné son feu vert à la reprise du chantier après s'être assurée que des dispositifs drastiques (pédiluves, douches, tenues jetables, stricts protocoles d'entrée et de sortie du site avec des badges...) ont été mis en place. Le but est de garantir la sécurité du personnel travaillant dans l'édifice et d'empêcher la dispersion de poussières de plomb hors du chantier, hermétiquement bouclé.
Les travaux sont destinés à placer des cintres sous les arcs-boutants, installer des plafonds provisoires au-dessous et au-dessus de la voûte (pour pouvoir la contrôler et en dégager les gravats), démonter l'échafaudage, édifié autour de la flèche, qui a été soudé par le feu. Tout cela en évitant toute chute de pierres ou tout déséquilibre qui abimerait la structure gothique. À l'issue de la phase complexe et longue de consolidation, les premiers travaux de restauration ne débuteront pas avant le premier semestre 2020. La flèche, la toiture la charpente et 15% de la voûte sont à reconstruire.
- Risque d'effondrement -
Il reste à définir la nature des travaux de restauration, les matériaux, les sociétés retenues, la reconstruction ou non de la flèche à l'identique et le concours d'architectes qui doit le déterminer, la construction d'une cathédrale éphémère sur le parvis pour les fidèles et les touristes, etc...
Mercredi, le ministère de la Culture avait jugé d'une « impérieuse nécessité » la réouverture du chantier en mettant en avant un risque potentiel d'effondrement de l'édifice. « L'édifice fait toujours l'objet d'un arrêté de péril du préfet de police, en date du 17 avril, et de nouvelles chutes de pierre des voûtes de la nef se sont très récemment produites suite à l'épisode de canicule », a indiqué le ministère.
Le gigantesque chantier avait été interrompu le 25 juillet sur prescriptions de l'inspection du travail en raison des risques de contamination au plomb.
« L'ensemble des services de l'État impliqués dans le chantier ont fait de la santé des travailleurs sur ce chantier une priorité absolue, primant sur toute autre considération », a assuré le ministère de la Culture. « Les préconisations de l'inspection du travail ont déjà été largement prises en compte par la maîtrise d'ouvrage et le seront également pendant toute la durée de l'opération de conservation et de restauration », a indiqué le ministère, en réponse aux inquiétudes persistantes exprimées par les associations.
L'incendie qui a partiellement ravagé Notre-Dame le 15 avril a fait fondre plusieurs centaines de tonnes de plomb, dont une partie s'est évaporée en particules dans l'atmosphère et dans les sols.
Depuis le sinistre, des taux de concentration importants de plomb, auxquels les enfants sont particulièrement exposés, ont été relevés aux alentours de l’édifice. Une exposition chronique à des niveaux trop élevés de plomb, par inhalation ou par ingestion, peut entraîner des troubles digestifs, une perturbation du fonctionnement des reins, des lésions du système nerveux ou encore des anomalies au niveau de la reproduction.
Une décontamination des sols autour de la cathédrale a été lancée le 13 août. Le parquet de Paris a été saisi fin juillet par l'association Robin des Bois d'une plainte contre X pour « mise en danger délibérée d'autrui et non-assistance à personne en danger ». L'association reproche aux autorités administratives de ne pas avoir organisé le confinement des riverains et des travailleurs, ainsi qu'un manque d'information sur les retombées toxiques. La plainte était toujours en cours d'analyse mi-août par la section Santé publique du parquet, selon une source judiciaire.
Cet article a été publié par l'AFP le 19 août 2019.
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Reprise du chantier de consolidation de Notre-Dame
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