Les patrimoines mémoriels et religieux arrivent en tête des immeubles nouvellement classés ou inscrits.
France. Avec quelque 250 nouveaux monuments inscrits et une vingtaine classés au titre de monument historique, la campagne de protection de 2019 maintient le rythme de l’année 2018. Bien représentée dans cette liste, la protection du patrimoine mémoriel français – amorcée avec les commémorations du centenaire du 11 novembre 191 – se poursuit dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Ce sont 42 monuments aux morts de la région qui ont été inscrits sur la liste des monuments historiques, rejoignant les 47 monuments mémoriels protégés dès 2018 en Occitanie et dans les départements d’outre-mer. Parmi les nouveaux inscrits, on trouvera l’exemple original d’un monument aux morts pacifiste à Commentry (Allier), représentant un paysan qui découvre dans son champ la tombe d’un soldat. Le Mémorial des batailles de la Marne (1914-1918) vient étoffer cette liste, en accédant au plus haut degré de protection : labellisé « Patrimoine XXe » en 2000, il est désormais classé.
Le patrimoine religieux représente sans surprise une bonne portion du cru 2019. Un temple (Gard), une synagogue (Paris), une mosquée (Mayotte) et 49 églises rejoignent la liste des monuments protégés. Dans le Cantal, le patrimoine religieux a fait l’objet d’une campagne d’extension des protections qui a abouti à l’inscription de six églises rurales. En Haute-Corse, trois églises de village et une chapelle baroque ont été classées à Omessa, Poggio d’Oletta et Poggio Marinaccio. Les deux autres édifices religieux classés se trouvent dans la capitale : la chapelle de l’hôpital Lariboisière (Paris-10e) ainsi que la synagogue de la rue Notre-Dame de Nazareth (Paris-3e) ont été promues, passant de l’inscription au classement.
Dans la région Île-de-France, ce sont trois châteaux qui ont été classés monument historique : le château néopalladien de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), construit par Louis XVIII en 1821; le domaine du château de Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne), édifice classique du XVIIe siècle, qui abrite aujourd’hui le laboratoire de recherche des monuments historiques. Le troisième est un château… d’eau, celui de Clamart (Hauts-de-Seine), l’un des premiers édifices construit en béton armé, en 1892. En mauvais état, il faisait partie des 250 « chefs-d’œuvre en péril » défendus par Stéphane Bern.
Cahors (Lot) est la seule ville avec Paris qui bénéficie de deux classements. La capitale du Quercy fêtait en 2019 les 900 ans d’un monument classé depuis 1862, la cathédrale Saint-Étienne. Ce bijou roman est rejoint par les vestiges de l’amphithéâtre romain et le palais du Via. Avec sa tour emblématique, l’ancien palais seigneurial était jusqu’en 2012 la plus vieille prison de France, en activité depuis 1790. Sa réaffectation fait l’objet de plusieurs projets – logements, hébergements touristiques, centre d’activité – qui devraient être décidés courant juillet.
Le reste des édifices classés illustre la diversité du patrimoine protégé en France. On y retrouve la Maison bleue d’Angers (Maine), un chef-d’œuvre Art déco des années 1930 ; l’austère abbaye cistercienne de Longuay (Haute-Marne) construite au XIIe siècle ; le bastion des Forges à Bouchain (Nord), exemple d’architecture militaire du XVIe siècle, réutilisée durant la Seconde Guerre mondiale ; ou bien le domaine de Villèle à La Réunion, ancienne exploitation agricole coloniale, devenue un musée consacré à l’esclavage. Autant de raisons de visiter la France cet été.
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Près de 250 nouveaux monuments historiques en 2019
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°549 du 3 juillet 2020, avec le titre suivant : Près de 250 nouveaux monuments historiques en 2019