PARIS
L'Agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France a cherché à rassurer jeudi sur les risques d'exposition des riverains aux poussières de plomb issues de l'incendie de Notre-Dame, tout en annonçant avoir ordonné un nouveau nettoyage du parvis de la cathédrale, fermé au public depuis l'incendie qui a ravagé le monument.
Selon Mediapart, des prélèvements effectués début mai à l'intérieur et aux alentours de la cathédrale ont mis en évidence des taux de plomb 400 à 700 fois supérieurs au seuil autorisé. Et le journal en ligne d'ajouter que la préfecture de police de Paris et l'ARS auraient choisi de ne pas rendre ces chiffres publics pour ne pas alarmer la population et les agents travaillant à proximité de Notre-Dame.
Cependant, dans un communiqué publié jeudi soir, l'ARS Ile-de-France s'est voulue rassurante. Si elle reconnaît que les dizaines de prélèvements de poussières dans l'espace public parisien effectués par la préfecture de police de Paris "montrent ponctuellement des valeurs élevées", sans confirmer ni infirmer les niveaux évoqués par Mediapart, elle estime que "ces résultats n'appellent pas à ce stade de mesure de protection particulière". Elle affirme qu'il faut continuer à effectuer des mesures à l'intérieur des bâtiments, pour s'assurer que les seuils réglementaires ne sont pas dépassés. L'ARS ajoute qu'il n'existe aucune "norme sanitaire" en matière de "poussières extérieures", que ces mesures dans l'espace public peuvent être "très hétérogènes", et qu'il n'est pas sûr que les niveaux relevés soient liés à l'incendie de la cathédrale.
En revanche, l'ARS précise que pour le parvis de Notre Dame, elle "a pris connaissance en fin de semaine dernière des résultats de prélèvements effectués qui montrent que les premières mesures de nettoyage n'ont pas eu l'efficacité souhaitée", et dit avoir demandé un deuxième nettoyage, suivi de nouveaux prélèvements. Et l'ARS ajoute que l'interdiction d'accès au public (mise en place dès l'incendie)"sera maintenue tant que l'efficacité de ces mesures de dépollution n'aura pas été constatée ou que le risque d'exposition des publics n'aura pas été réduit".
Quand au fait que des analyses seraient cachées au public, l'ARS dit avoir "assuré une communication transparente sur la situation et les mesures prises depuis le 15 avril", avec des prélèvements environnementaux qui ont "débuté dès le lendemain de l'incendie, se poursuivent et continueront afin de documenter aussi précisément que possible la dispersion du plomb (...) et d'adapter si nécessaire les mesures prises". La préfecture de police, interrogée par l'AFP, n'a pas fait de commentaire.
Interrogé par l'AFP, le premier adjoint de la maire de Paris, Emmanuel Grégoire, a indiqué pour sa part que la Ville avait effectué des mesures "dans tous les équipements qui relèvent de nos compétences, en l'occurrence les écoles et crèches", qui se sont toutes "révélées inférieures aux normes tolérées". "Ces données sont publiques" et affichées sur les établissements concernés, a-t-il rappelé.
L'incendie de la cathédrale gothique vieille de plus de 850 ans, le 15 avril, a provoqué la fusion de plusieurs centaines de tonnes de plomb qui se trouvaient notamment dans la charpente de la flèche et de la toiture. Selon la préfecture, "les intoxications aigües (au plomb, NDLR) sont très rares et se situent dans des contextes (généralement professionnels) différents de ceux de l'incendie. Aucune de ces intoxications n'a été signalée dans les jours suivant l'incendie". Une exposition chronique à des niveaux trop élevés de plomb, par inhalation ou par ingestion, peut en revanche entraîner des troubles digestifs, une perturbation du fonctionnement des reins, des lésions du système nerveux ou encore des anomalies au niveau de la reproduction.
Cet article a été publié par l’AFP le 4 juillet 2019.
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Plomb de Notre-Dame : l'ARS se veut rassurante
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