Monument

Incendie de Notre-Dame : des élus réclament une cartographie des taux de plomb

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 10 juillet 2019 - 514 mots

PARIS

Des élus de partis de gauche au Conseil de Paris ont interpellé mardi le préfet de police exigeant une cartographie des taux de pollution au plomb observés aux abords de la cathédrale Notre-Dame de Paris après l'incendie et révélés dans la presse.

La cathédrale Notre-Dame de Paris, le 8 juin 2019 © Photo Ludovic Sanejouand
La cathédrale Notre-Dame de Paris, le 8 juin 2019
© Photo Ludovic Sanejouand

Selon Mediapart, des prélèvements effectués début mai à l'intérieur et aux alentours de la cathédrale ont mis en évidence des taux de plomb 400 à 700 fois supérieurs au seuil autorisé. Le plomb provient notamment de la flèche et de la toiture de la cathédrale gothique.

"Quelles sont précisément les valeurs relevées autour de la cathédrale ?", "quelles mesures ont été prises pour préserver la population ?", a interrogé Danielle Simonnet (LFI), évoquant "un terrible scandale". "Le ministère de la culture, la préfecture de police, l'Agence régionale de santé (ARS) et la mairie de Paris sont co-responsables dans ce silence", a-t-elle ajouté.

Alors que les taux de prélèvement étaient élevés, "il a fallu attendre le 27 avril pour que la Préfecture invite les habitants à nettoyer leurs logements avec des lingettes", s'est émue l'élue du groupe Générations, Léa Filoche, réclamant la publication d'"une cartographie précise des retombées de plomb".

"Le sujet est celui de la contamination du sol", puisqu'"il n'y a pas de trace de plomb" dans l'air, a précisé le préfet de police Didier Lallement, confirmant qu'"il y a un certain nombre d'endroits (où) des concentrations de plomb ne sont pas au standard". Interpellé sur les risques sanitaires, le préfet a indiqué que "le risque du plomb (existe) en cas d'ingestion du plomb". "Marcher sur du plomb ne présente strictement aucun risque", a-t-il martelé. "Il n'y a aucun danger pour la vie des uns et des autres, sauf à se mettre dans de situations de (...) comportement pas usuels", a poursuivi M. Lallement, citant le cas de personnes qui "marchant dans l'espace public contaminé, ramènent le plomb chez eux. (...) S'ils en mettent sur la moquette, ce qui pose, pour leurs enfants en bas âge, un problème sanitaire", a-t-il donné en exemple. 

"Quelles mesures comptez-vous prendre pour assurer le suivi médical des personnes les plus exposées par l'incendie (riverains, pompiers, policiers, ouvriers et autres employés du quartier, et limiter l'exposition du public aux zones contaminées ?", a interrogé le candidat EELV à la mairie de Paris, David Belliard, dans un courrier au préfet adressé vendredi.

Interrogé par l'AFP la semaine dernière, le Premier adjoint de la maire de Paris, Emmanuel Grégoire, avait précisé que la Ville avait effectué des mesures "dans tous les équipements qui relèvent de nos compétences, en l'occurrence les écoles et crèches", qui se sont toutes "révélées inférieures aux normes tolérées".

La semaine dernière, l'ARS d'Ile-de-France a annoncé avoir ordonné un nouveau nettoyage du parvis de la cathédrale, où le taux de plomb est encore élevé.

Une exposition chronique à des niveaux trop élevés de plomb, par inhalation ou ingestion, peut en revanche entraîner des troubles digestifs, une perturbation du fonctionnement des reins, des lésions du système nerveux ou encore des anomalies au niveau de la reproduction.

Cet article a été publié par l'AFP le 9 juillet 2019.

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