PARIS
La dépense publique totale consacrée à la sauvegarde du patrimoine monumental (monuments historiques classés, sites, domaines...) n'a cessé d'augmenter pour atteindre deux milliards d'euros en 2021 mais un quart des monuments historiques restent pourtant dans « un état préoccupant », selon la Cour des comptes.
La dépense publique qui s'établissait à plus de 1,3 milliard d'euros avant la crise sanitaire s'est sensiblement accrue entre 2019 et 2021 pour atteindre deux milliards d'euros, en raison de la forte hausse des crédits d'Etat alloués aux grands travaux et des montants engagés dans le cadre du plan de relance.
La Cour déplore cependant une « méconnaissance » globale de la répartition des budgets entre les différents ministères concernés (culture, armées, éducation...) et des réalisations opérées. En outre, « 23,3 % des monuments historiques étaient classés en mauvais état ou en péril en 2018 », soit « près du quart » du total, ajoute-t-elle, en parlant de « fragilités structurelles persistantes » de cette politique.
Si 44 540 édifices étaient recensés monuments historiques stricto sensu en 2020, plusieurs centaines de milliers d'édifices et d'espaces environnants sont protégés au titre des abords des monuments historiques ou des sites.
Dans son rapport, la cour des comptes pointe notamment du doigt des réformes de 2009 mais aussi de 2016, aux résultats « décevants », concernant la maîtrise d'ouvrage des opérations de conservation « insuffisamment organisée » par les collectivités. Si le nombre des architectes du patrimoine a augmenté lui aussi, leur répartition territoriale et l'hétérogénéité de leur niveau technique constituent « deux points faibles », souligne encore la Cour.
Le rapport relève enfin une « forte disparité entre les régions », un « déséquilibre au détriment du patrimoine le moins connu » et une politique du patrimoine qui laisse « trop peu de place à une approche intégrée passant par la concertation avec les acteurs locaux ».
Cet article a été publié par l'AFP le 21 juin 2022.
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Patrimoine : dépense publique accrue, un quart des monuments détériorés
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